2 juin 1917 : mutineries dans l'armée française
Le premier jour, les officiers ont cru avoir maîtrisé le mouvement . Quand des cris se sont élevés subitement, vers 13h ce 1er juin, au dessus des baraquements du 23ème régiment d'infanterie, à Ville-en-Tardenois, près du chemin des dames, le lieutenant-colonel Brindel s'y est immédiatement rendu. Sans succès. Les soldats du 133ème s'étant joints à leurs camarades, puis d'autres, une colonne de manifestants s'est formée vers 15h, en direction de Ville-en-Tardenois. Drapeau rouge en tête et au son de l'Internationale. Venant à leur rencontre, le général Bulot est parvenu à reprendre le contrôle. Arrachant le drapeau, il a ramené la colonne au camp.
Mais la colère, quand elle éclate, ne redescend pas si facilement . Et après la soupe, vers 18h, les cris reprennent de plus belle et cette fois, les soldats se dirigent vers la mairie de Ville-en-Tardenois. Il faisait chaud, mais les hommes n'étaient visiblement pas ivres quand ils se sont mis à conspuer le général Bulot, le traitant d'"assassin, buveur de sang ". D'autres réclament sa mort et le cri de "Vive la Révolution ! " retentit.
Les revendications politiques, si elles sont présentes, ne constituent toutefois pas le terreau de ce mouvement , ni de ceux qui touchèrent les deux-tiers de l'armée française en mai et juin 1917. La principale revendication, celle qui a poussé les soldats de Ville-en-Tardenois à marcher sur la mairie, c'est la rareté des jours de permission. Les soldats s'estiment "bernés ". Au lieu des 45 jours promis, ils n'en auront que 21. Les hommes refusent du coup de remonter au front pour la relève tant que leurs revendications n'auront pas été satisfaites.
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