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Julie Caron, fille courage en Chine

Ni la mort subite de son père, ni la crise économique, ni le tremblement de terre du Sichuan, n'ont réussi à dissuader Julie Caron de poursuivre son aventure.
Article rédigé par franceinfo
Radio France
Publié Mis à jour
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Ebénisterie, langue chinoise, commerce : Julie a tout appris sur le tas !
Lorsqu'elle est arrivée en Chine, fin 2000, la Française avait 17 ans. "J'ai
suivi pendant 2 ans mes cours de première puis de terminale à distance. Je
n'avais aucune formation.
" La famille s'installe d'abord dans le village
d'Erliban, dans le Shanxi, en plein cœur de la Chine, à quinze heures de train
de Pékin et 10.000 kilomètres de la France. "Mon père était arrivé là 7 ans
plus tôt,
raconte la jeune femme, comme ingénieur dans la construction d'usines
de sidérurgie pour une société américaine. Mais depuis qu'il était jeune, sa
passion, c'était la menuiserie, alors on a monté un atelier de restauration de
meubles dans un vieil entrepôt de soja.
"

 

Julie sillonne la campagne chinoise à
la recherche de meubles anciens qu'elle rachète pour les faire restaurer.
Elle
les propose ensuite sur internet à des clients français. "C'est du sur-mesure.
Les acheteurs suivent la restauration du début à la fin grâce à des photos que
je leur envoie par e-mail, au jour le jour.
" Menuisiers, ponceurs, sculpteurs,
peintres... l'atelier emploie alors jusqu'à 25 personnes. Les objets sont vendus
entre 200 euros le tabouret et 2.500 euros pour un buffet. "En Chine, raconte
Julie, les meubles qu'on achète dans les fermes, à la campagne, ont entre 80 et
100 ans. Ce sont, pour la plupart, des copies de la dynastie "Song". Les
Chinois n'ont jamais arrêté de reproduire les mêmes styles
."

Lorsque tout bascule


En mai 2008, Julie abandonne la maison traditionnelle du Shanxi pour un
logement moderne dans la ville de Deyang, dans le Sichuan, pour rejoindre son
père. "On est arrivés trois jours après le grand tremblement de terre. Mon père
avait à ce moment-là beaucoup de chantiers qui allaient durer dans la province,
et puis on commençait à étouffer à Erliban, on était les seuls étrangers.
" Le
11 août, c'est le drame. Alors qu'elle est en France, Julie apprend le décès
brutal de son père, en Chine, d'une rupture d'anévrisme. "Ça a été un choc, un
moment extrêmement dur à passer. On n'a pas réalisé, on ne savait pas ce qu'on
allait faire.
"

La crise qui pointait déjà le bout de son nez n'arrange rien.
Mais Julie relève la tête et revient en Chine.
"On a du se réorganiser,
explique la Française. Vu que les commandes baissaient, on a commencé à
sous-traiter à d'autres ateliers de restauration.
" Julie a envoyé son dernier
container de 35 meubles en janvier, juste après le Nouvel an chinois. Depuis,
l'activité tourne au ralenti. Alors, forte de ses années en Chine et de sa
connaissance du mandarin, la Française s'est lancée dans le sourcing : "On
essaie d'identifier un produit que recherche une société, de trouver les usines
et de contrôler sur place la fabrication et l'acheminement
." Une société de la
Réunion lui a déjà confié l'expédition de fruits de Goji, réputés pour leurs
bienfaits antioxydants. C'est un début.

Lui
écrire

Aller plus loin

Son site internet, Caractères de Chine, meubles et
objets chinois traditionnels

Retrouvez ce portrait dans le livre "S'expatrier, vous en rêvez, ils l'ont fait !", 100 portraits d'expatriés français aux éditions Studyrama

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