Cure de jouvence en Israël
Le
docteur Harari dirige à Ein Bokek une clinique spécialisée dans la
climatothérapie et étudie les richesses des sels minéraux et des
boues de la Mer morte. "On est parti d'une situation où on
avait des patients qui venaient juste se tremper et qui voyaient
leurs affections de la peau s'améliorer , détaille le Français,
alors qu'aujourd'hui, on arrive à quantifier, qualifier et codifier
exactement quels sont les effets thérapeutiques d'une baignade dans
la Mer morte."
Le médecin travaille tant sur la qualité des
eaux que de l'air et du soleil qui baignent ce lac unique au monde. "Dans quelques années, promet-il, on découvrira d'autres
phénomènes de la Mer morte, aussi bien au point de vue des rayons
solaires qui éclairent cette région, qu'au point de vue cosmétique,
avec en ce moment beaucoup de recherche sur les effets anti-âge de
la boue de la Mer morte. Et on n'a fait que découvrir une petite
partie de cet exceptionnel réservoir de miracles." De tout
temps réputées pour soigner le psoriasis, les eaux de la Mer morte
seraient aussi bénéfiques pour le traitement du diabète. "C'est
une maladie chronique pas très bien contrôlée, affirme le docteur
Harari, puisqu'on est obligé de prendre des médicaments, de
l'insuline. Et de nos jours, on a pu démontrer qu'un bain dans la
Mer morte peut faire diminuer le taux de glycémie, de sucre dans le
sang."
La
clinique du docteur Harari accueille environ 1.500 patients chaque
année, venus de l'Europe entière, en particulier de Scandinavie où
ces soins sont pris en charge par la Sécurité sociale, et où le
taux de psoriasis est le plus important au monde, mais aussi
d'Allemagne, d'Autriche ou des Pays-Bas. Les Français représentent
le quart de cette clientèle. L'établissement emploie une douzaine
de personnes dont six médecins dermatologue, rhumatologue ou
spécialisés dans les maladies respiratoires.
C'est
un peu par hasard que Marco Harari a découvert Israël et la Mer
morte. Né en Egypte, émigré à l'âge de deux ans à Marseille,
brillant élève au lycée Périer, il entre à 15 ans à la Faculté
de médecine et devient à sa sortie le plus jeune médecin de
France. Il se destine alors à une carrière dans la recherche
ant-cancéreuse lorsqu'un de ses enfants tombe malade. "Un de
mes professeurs de l'hôpital de La Timone m'a dit "Harari, tu
connais Arat, la Mer morte, pour ton fils ?" se souvient-il. A
ma grande honte, je ne savais pas que c'était en Israël. Il m'a dit "Pars six mois, regarde, ça fera du bien à ton fils."
Ca fait 30 ans que je suis là."
Mais si la Mer morte est un
réservoir de miracles, c'est aussi un espace naturel en danger. Le
niveau des eaux baisse de près d'un mètre par an. Elle a perdu un
tiers de sa surface en 50 ans, principalement en raison de
l'irrigation qui tarit le fleuve Jourdain qui l'alimente en eau
douce. Plusieurs solutions existent, comme la construction d'un canal
qui permettrait d'alimenter la Mer morte grâce aux eaux de la Mer
rouge, qu'il faudrait au préalable dessaler, ou un aqueduc depuis le
lac de Tibériade. Mais ni la Jordanie, ni Israël ni l'Autorité
palestinienne, les trois riverains de la Mer morte, n'ont pour
l'instant réussi à se mettre d'accord.
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