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La cheffe d'orchestre Mélanie Lévy-Thiébaut, messagère de l'art

À la tête de l'orchestre Manifesto, en résidence à Trappes dans les Yvelines, Mélanie Lévy-Thiébaut cherche à initier un public nouveau au plaisir de la musique classique.
Article rédigé par Edwige Coupez
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 5 min
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À 6 ans, pendant que sa mère compositeur avant-gardiste, grattait des pianos avec une fourchette, Mélanie Lévy-Thiébaut s'enfermait dans sa chambre pour diriger des symphonies de Mozart. Quand elle serait grande, elle serait "cheffe d'orchestre". Mélanie Lévy-Thiébaut le savait ; elle en était persuadée.

La suite lui a donné raison. De ses premiers cours de musique au clavecin à Casablanca au Maroc, à ses premiers prix de direction d'orchestre. Cheffe d'orchestre depuis une vingtaine d'années, elle se voit en messagère de son art :

"Sinon, c'est une pression trop grande", explique-t-elle. "Qui suis-je, moi, Mélanie, pour dire : je sais ce que Mozart, ce que Brahms voulaient" ?

À la tête de l'orchestre Manifesto qu'elle a créé en 2005, elle se voit aussi en messagère pour donner les clés de la musique classique à un public de non-initiés.

En résidence à Trappes avec son orchestre, elle multiplie les concerts pédagogiques, et se réjouit quand des écoliers de CM2 lâchent en sortant "Stravinski, c'est génial ! "

Elles ne sont pas nombreuses à diriger des orchestres, un métier dit "d'hommes". Avec la vision d'une petite fille de 6 ans, chef de bande qui aimait qu'on l'écoute, Mélanie Lévy-Thiébaut s'enthousiasme pour ce métier d'émotion qui appartient autant aux hommes qu'aux femmes. Et tant pis s'il lui manque l'image charismatique que les hommes attendent d'un chef d'orchestre.

Elle préfère diriger ses musiciens dans un climat de confiance, en tentant de valoriser chacun, du bout de sa fine baguette de bois à 9 euros 50. Sa baguette, qu'elle décrit comme "un sémaphore dans l'espace, l'outil symbolique de cette manifestation gestuelle ".
Et si elle se sent parfois un peu bête à gesticuler dos au public, ses 15 ans d'arts martiaux lui rappellent que l'énergie est partout, et qu'elle peut sentir l'émotion du public. Elle redevient alors la messagère, "un sas entre ses musiciens et les spectateurs ".
 

Son site et les concerts de l'orchestre Manifesto

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