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En un mot. Les migrants, et leurs histoires de dingues

Le mot de l'actu du jour est migrant. Cela n'aura échappé à personne. Surtout pas à Nathalie Bourrus.

Article rédigé par franceinfo, Nathalie Bourrus
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3 min
A bord du "MV Aquarius", le 17 décembre 2017, après un opération de sauvetage au large des côtes de Libye, en Méditerranée. (DARRIN ZAMMIT LUPI / REUTERS)

Pourquoi migrer ? Ou aller ? Comment s'y prendre ? La migration est un voyage, plus ou moins volontaire, plus ou moins réussi, plus ou moins aidé.

C'est la journée internationale des migrants, lundi 18 décembre. Le mot du jour est donc migrant. Mot qui vient du verbe migrer, qui signifie le fait pour une population de se déplacer. Dans Le Grand Livre des animaux, le Buffon, on parle des migrations des grands oiseaux. C’est le grand voyage. La transhumance souvent éprouvante mais qui sauve. Fascinante traversée. L’hirondelle fait 10 000 kilomètres par an. Et elle revient exactement au même point, pour annoncer le printemps, et clamer la belle saison. Elle sait ce qu’elle fait, où elle va, et pourquoi.

La transhumance se fait calvaire

Les migrants sont aussi de grands oiseaux. Ils sont plein de courage. De grands oiseaux qui déploient une extraordinaire énergie, pour survivre. Comme les oiseaux, ils savent pourquoi ils partent. Ils savent qu’ils veulent quitter un lieu. Mais, parfois, ou souvent, ils se perdent en cours de route. Deviennent un peu fous, égarent leur boussole, changent de pays, repartent dans l’un pour revenir dans l’autre, pour déposer leur demande d’asile au bon endroit… puis se sont trompés, alors font demi-tour… une histoire de dingue.

Les enfants, femmes, hommes, qui longent ces chemins, ces routes, et dont l’histoire vient percuter la nôtre, se retrouvent non plus migrants (ou refugiés), mais comme des oiseaux qui se cognent à des poteaux électriques. Une transhumance qui devient un calvaire. Chez les espèces, pour que le grand voyage fonctionne, il faut savoir partir au bon moment. Partir, avant de manquer de nourriture… sinon, ils meurent. Comme les hommes. À un moment, tu dois te décider à migrer.

L’oiseau, avant de se décider, va commencer à stresser, c’est connu des scientifiques. Il va commencer à manger beaucoup. Il se charge. Certains phénomènes apparaissent : les plumes se renouvellent. La durée du jour diminue, les températures aussi, puis, il part. Sur son trajet, l’oiseau se repère à l’odorat notamment. Des experts ont perturbé les trajectoires d’oiseaux, en modifiant les champs magnétiques, afin de tester leur capacité de résistance. Les oiseaux, en général, ont réussi a se réorienter, malgré l’obstacle. D’autres perturbations, plus naturelles, existent dorénavant, liées aux déséquilibres de l’environnement, à la pollution, à la crudité des lumières artificielles. Derrière, il y a la main de l’homme, on ne peut se le cacher.

En un mot : la migration est une épreuve, on l’a compris. La chasse aux oiseaux migrateurs est réglementée, il y a de grandes batailles à ce sujet, chaque année. La traque des hommes qui courent, elle, ne fait que commencer. Sa réglementation semble échapper à tout contrôle.    

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