Cet article date de plus de quatre ans.

En route vers Paris 2024. Le préparateur physique au cœur de la performance

Cécilia Berder, membre de l’équipe de France d’escrime, nous fait vivre de l’intérieur le quotidien d’un sportif de haut niveau.

Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
Cécilia Berder et Robin Hager le préparateur physique de l'équipe de France de sabre et de fleuret. (FABRICE RIGOBERT / FRANCEINFO / RADIO FRANCE)

Au sein du staff d'une équipe sportive, une personnalité est devenue indispensable : le préparateur physique. Robin Hager remplit cette mission depuis 2016 au sein du groupe France escrime.

Alternant des périodes de débrouille où le maître d'armes était en charge de toute la partie entraînement, ou des périodes où nous avions des préparateurs physiques à temps partiel, nous avons désormais la chance d'être accompagnées au quotidien. Pour des séances individualisées, en moyenne deux par semaine, ou en groupe, trois par semaine, Robin Hager s'adapte à notre gabarit de sabreurs.

Les cinq qualités du sabreur moderne : explosivité, vivacité, légèreté, puissance, souplesse 

Séance collective de gainage à l'insep sous la direction de Robin Hager (Fabrice Rigobert Radio France)

La particularité de Robin est que la majorité de ses exercices est tournée vers le jeu. Nos échauffements rappellent souvent l'ambiance des cours de récré avec des loups pour aiguiser nos sprints, des jeux de balle au prisonnier pour échauffer nos feintes, des parcours les yeux bandés semés d’embûches pour renforcer notre proprioception (sensibilité profonde qui désigne la perception, consciente ou non, de la position des différentes parties du corps), de la déstabilisation en gainage qui a davantage l'allure d'une bagarre générale ou encore des galipettes, des équilibres et des roues pour augmenter notre agilité.

Cécilia Berder à droite en pleine séance avec Robin Hager préparateur physique de l'équipe de France. (FABRICE RIGOBERT / FRANCEINFO / RADIOFRANCE)

La suite de l’entraînement reste plus conventionnelle et indispensable pour atteindre la performance. De la musculation, des échelles de rythme, des exercices de réactivité ou des séances cardio sur vélo donnent le tempo de nos journées. Pour les adeptes de sport, réaliser de tels exercices est accessible. Mais pour les effectuer en jouant avec ses limites à chaque instant, la présence d'un guide est selon moi indispensable. Ses encouragements, ses conseils, sa bienveillance permettent de trouver le chemin de ressources méconnues.

"Le gardien du gymnase"

Juillet 2019. Robin Hager, de dos à gauche, au coeur de l'équipe de France de sabre, lors de la finale mondiale. (Augusto Bizzi)

La grande nouveauté depuis deux ans est que Robin nous accompagne lors des grands championnats (Europe et Monde). Il est présent à chaque instant pour échauffer, ré-échauffer entre les matchs et placer l'athlète dans les meilleures conditions de vigilance avant de rentrer en piste. Comme il le dit si bien, c'est "le gardien du gymnase". Il est présent à l'ouverture et à la fermeture de la salle.

Ces interventions ne durent parfois que cinq minutes mais il doit répondre à la seconde. Cela exige de la précision, de la réactivité, une énergie folle et une grande malice pour se dénicher des temps calmes sur une journée de travail qui dure bien souvent plus de 10 heures.

En compétition, avoir le soutien d'un préparateur physique est remarquable

Surtout lors des événements par équipe. Sur nos deux derniers championnats du monde à ses côtés, l'équipe a rapporté l'or en 2018 et l'argent en 2019. Je peux encore aujourd'hui remarquer son effet lorsque nous arrivons avec mes trois compatriotes dans la salle, guidées, échauffées et mises en tension au son de la voix du préparateur physique. Cela dégage une vraie union qui ne laisse pas indifférentes nos adversaires.

Il doit être capable de mobiliser, souder, créer une certaine transe contrôlée au sein de l'équipe. Pour preuve, cet été, à quelques minutes de participer à la finale mondiale, Robin nous aura fait danser. La musique résonnait au centre du groupe. Ça permet de se rapprocher, de sentir l'anxiété ou la concentration de l'autre, idéal avant d'attaquer ensemble les plus belles pistes finales.

À regarder

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.