Le Chili interdit l'œuf Kinder parce qu'il rend obèse
L’œuf du groupe Ferrero est trop sucré. Or, cette nouvelle loi interdit à tous les aliments industriels qui favorisent l’obésité chez l’enfant de contenir des jeux ou d’arborer des personnages fantastiques sur leur paquet. Bref, d’attirer l’enfant grâce à des artifices publicitaires jouant sur sa crédulité. Comme le groupe italien n’a pas voulu retirer les jeux de ses œufs, Kinder n’est plus vendu au Chili. McDonalds, qui était également concerné, avec ses "Happy Meals", ces coffrets contenant un jeu et un repas, a lui cédé : il a retiré les jeux des boîtes.
Cette loi est plus étendue. Elle oblige tous les aliments industriels qui sont vendus dans le pays à porter un symbole sur leur paquet, bien en vu, quand ils favorisent l’obésité. Ce symbole, c’est un panneau de signalisation "Stop", mais noir, à l’intérieur duquel il est écrit : élevé en sucres, élevé en graisses saturées, élevé en sel ou élevé en calories. Un seul paquet peut arborer plusieurs panneaux stop. Selon le ministère de la santé, 20 % des aliments industriels sont concernés. Objectif : simplifier l’étiquetage actuel pour pousser les consommateurs à manger plus sain. Un droit à l’information, car ces panneaux sont très visibles et très parlants même pour les enfants. Ce sont de fait des enfants de dix / douze ans qui ont choisi ce symbole. Car la loi est surtout faite pour eux. Dès qu’un aliment destiné aux plus jeunes porte un seul panneau, il n’a plus le droit d’être vendu dans les écoles et collèges, plus le droit de faire l’objet d’une publicité entre six heures du matin et dix heures du soir. Elle prévoit aussi des ateliers d’éducation à l’alimentation.
L'obésité fléau au Chili
Le Chili est le cinquième pays du monde où ce problèmes est le plus grave, selon l’OCDE. 60 % des Chiliens sont trop gros. Les maladies associées à cet excès de poids, infarctus, maladies cardiovasculaires, diabètes, cancers, tuent une personne par heure dans le pays.
Et le plus préoccupant, c’est que le problème commence dès le plus jeune âge. La moitié des enfants de six ans sont trop gros, 5 % souffrent d’obésité. Avec cette loi, le gouvernement espère donc non seulement que les consommateurs mangent plus sain, mais que l’industrie alimentaire elle-même choisisse d’améliorer la composition de ses produits pour leur éviter de porter les petits panneaux dissuasifs.
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