Industrie du bois, pyromanes... Comment expliquer les immenses incendies qui ravagent le Chili ?
La dernière fois que de tels incendies se sont produits au Chili, c'était en 2017. Mais, déjà, cette année, les feux sont bien plus monstrueux : 700 000 hectares sont déjà partis en fumée. Sur des images satellites, on peut voir de grandes taches rouges dévorer des régions entières et d’immenses colonnes de fumée qui atteignent la capitale Santiago, et même des villes plus au nord. Sur place, les paysages sont apocalyptiques : tout est brûlé, des cendres tombent du ciel en permanence et l’air est irrespirable.
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Selon un premier bilan, 24 personnes sont mortes dans ces incendies et plus de 1 400 maisons ont été brûlées. La très forte sécheresse qui frappe le pays depuis plusieurs années rend la végétation et les sols extrêmement secs et inflammables. Le feu fait rage aujourd'hui dans une zone avec beaucoup de montagnes et de vallées, ce qui renforce les vents. Ces derniers jours, une vaste vague de chaleur traverse également le territoire.
33 personnes placées en détention
Les forêts ont aussi un profil propice pour ces immenses feux. Il y a des entreprises forestières avec leurs monocultures de pins et d’eucalyptus, des espèces importées au Chili pour l’industrie du bois. L’homogénéité, l’importante densité des arbres et l’extension sur des milliers de kilomètres carrés de ce type de culture favorisent la propagation des incendies.
Plusieurs individus ont été interpellés, soupçonnés d'avoir allumé volontairement ces incendies. À ce jour, 33 personnes sont détenues et une trentaine d'enquêtes ont été ouvertes. Si dans certains cas, il s’agirait de manipulation imprudente du feu, dans d’autres, l’intention criminelle serait retenue même s’il y est pour l’heure impossible de savoir les motifs.
Mais, sur place, les habitants sont formels, ils disent avoir vu des départs de feux simultanés et à différents endroits. Beaucoup sont convaincus que dans certains cas les incendies ont été allumés volontairement.
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