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Guerre en Ukraine : l'Égypte continue de souffrir économiquement

Après une crise du blé et du tourisme à cause de la guerre en Ukraine, l'inflation menace le quotidien de millions d’Égyptiens. Leur argent perd chaque jour de sa valeur.
Article rédigé par franceinfo - Edouard Dropsy
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2 min
Une vue de la ville du Caire, capitale égyptienne, le 11 novembre 2022. (KHALED DESOUKI / AFP)

À quelques jours du premier anniversaire de la guerre en Ukraine, l'Égypte continue de souffrir économiquement. Après une crise du blé et celle du secteur touristique, la monnaie égyptienne a été plusieurs fois dévaluée. Pendant ce temps, l'inflation augmente.

Quand la guerre a éclaté en Ukraine, les Égyptiens ont d'abord craint à une pénurie de pain. L’Égypte est le premier importateur mondial de blé et 80% de ces importations proviennent de Russie comme d’Ukraine. Mais avec l'accord d’Istanbul signé en juillet 2022, permettant l’acheminement de céréales depuis la mer Noire, cette inquiétude semble pour le moment écartée.

En parallèle, le tourisme, deuxième source de revenu pour l’Égypte, a pâti de la guerre. Les Russes comme les Ukrainiens avaient fait des bords de la mer Rouge un de leurs lieux de villégiature privilégiés. Conséquence : 30% de revenus en moins pour le tourisme.

90 euros par mois pour vivre

Les marchés ont dévalué la livre égyptienne en mars 2022, en octobre 2022 et en janvier 2023. En moins d’un an, la monnaie a perdu la moitié de sa valeur. Une dévaluation qui n'a cette fois-ci rien à voir avec la guerre en Ukraine : fortement endettée depuis des années, l’Égypte a dû faire un nouvel emprunt auprès du Fonds monétaire international (FMI), le troisième en six ans. Contre seulement trois milliards de dollars, la banque centrale a dû ouvrir les taux de changes qui étaient artificiellement gelés.

La fuite des devises étrangères complique aussi la situation financière de l'Égypte. Le Premier ministre Mostafa al-Madbouli a reconnu que 20 milliards de dollars ont quitté le pays au premier trimestre 2022, soit 40% des réserves de change.

La première conséquence pour les Égyptiens est l'explosion de l'inflation : 26% en janvier, 48% pour l'alimentation. "Je ne rapporte plus de viande à la maison, se lamente Magda, 55 ans, qui doit faire vivre sa famille avec 3 000 livres par mois, soit 90 euros. J’ai six enfants, on est huit avec mon mari. Depuis que les prix ont augmenté, je n’ai pas pu en rapporter. On ne sait pas quoi manger. Tout a vraiment augmenté et les gens se plaignent."

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