En Scandinavie, la trottinette électrique dans le viseur des municipalités
Elles ont envahi les rues au point d’entraver la libre circulation des personnes et elles causent des accidents. Trop c’est trop, dénoncent les habitants de Stockholm ou Göteborg, en Suède, et jusqu’à Oslo, en Norvège.
Non à l’anarchie ! Deux villes suédoises, Stockholm et Göteborg, ont décidé de lutter contre la surabondance des trottinettes électriques en libre-service. Il n’y a pas forcément plus de trottinettes par habitant qu’ailleurs mais ces villes nordiques sont peu denses et leurs habitants sont généralement respectueux des règles. On a l’habitude d’y circuler sans entraves, loin par exemple des Parisiens endurcis qui ont derrière eux tout un vécu d’embouteillages, de poubelles qui encombrent les trottoirs ou de scooters mal garés.
Alors quand Evelyn, une jeune mère de famille de Göteborg, doit contourner un groupe de trottinettes qui encombre la voie réservée aux piétons, elle ne trouve pas ça normal du tout. "Je pense que c’est dangereux, les trottinettes sont garées n’importe où. C’est difficile pour nous qui sommes avec des poussettes. On est obligé parfois de passer sur la piste cyclable et je connais plusieurs personnes qui ont été gravement blessées", témoigne Evelyn.
De l’interdiction au permis de circulation, des mesures radicales
Sous la pression des habitants, des mesures plutôt radicales ont été prises. À Göteborg, par exemple, la mairie réfléchit aux moyens juridiques d’interdire tout simplement l’usage de ces trottinettes en ville.
À Oslo, en Norvège, c’est un accident mortel qui a décidé la mairie à agir. Le nombre de trottinettes a été limité à 8 000, pas une de plus, avec une obligation pour les 12 entreprises qui ont remporté l’appel d’offres de répartir leur flotte plus équitablement dans la ville.
À Stockholm, on a décidé la mise en place d’un permis de circulation pour chaque trottinette, d’un montant de 140 euros, à payer chaque année. Un système déjà mis en place dans la ville de Malmö, au sud du pays. Pour Malinda Flodman, du bureau de la circulation de Stockholm, il fallait en arriver là.
Le nombre de trottinettes a explosé : on en avait 14 000 au début de l’été, et maintenant nous en sommes à plus de 22 000.
Malinda Flodman, du bureau de la circulation de Stockholmà franceinfo
"La plupart des gens pensent que c’est trop. Cette taxe, c’est donc un moyen de limiter le nombre de trottinettes, et de responsabiliser les entreprises qui louent. Je sais que ça ne leur plait pas mais on essaie", explique Malinda Flodman. Des amendes de 25 euros sont déjà prélevées à chaque fois que les agents de la ville doivent déplacer une trottinette mal garée. Les autorités espèrent ainsi, en frappant au porte-monnaie, réduire drastiquement le nombre de trottinettes. Et avec son permis, la mairie de Stockholm espère récupérer plus de trois millions d’euros par an.
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