En Corée du Nord, l'urgence humanitaire
40% de la population nord-coréenne a besoin d’assistance humanitaire. Ils ont besoin d'environ 111 millions de dollars. Les pays donateurs font quelques dons, mais pas suffisamment.
Il y a urgence humanitaire en Corée du Nord, affirme l’Organisation des nations unies, qui estime que 40% de la population a besoin d’assistance. Des agences onusiennes basées à Pyongyang ont lancé un appel à donations de quelques 111 millions de dollars mais les pays donateurs se montrent réticents.
Plus de 10 millions d’entre eux souffrent de malnutrition et de manque d’accès à des soins médicaux, estime l’ONU, qui avance des chiffres accablants : 11% des Nord-Coréens n’ont pas accès à une eau propre, plus d’un quart des enfants de moins de cinq ans souffrent d’un retard de croissance – selon une enquête de 2012 – et les récoltes auraient chuté l’an dernier de 7% en raison de la sécheresse. L’ONU lance donc un appel pour réunir 90 millions d’euros, afin de financer, entre autres, ses programmes de distribution de nourriture et de soutien aux hôpitaux.
Les pays donateurs aident la Corée du Nord au ralenti
Le régime est accusé de consacrer ses maigres ressources à son programme nucléaire plutôt qu’à sa population et les sanctions internationales ont un effet dissuasif sur les bailleurs de fonds : l’année dernière, les agences de l’ONU basées à Pyongyang ont reçu moins d’un tiers des donations demandées. Un autre problème, c’est que la Corée du Nord limite tout contact entre sa population et les organisations humanitaires. Ce qui complique le travail de celle-ci, et ce qui accroit les risques de détournement de l’aide. C’est aussi pour cela que les chiffres alarmistes avancés par l’ONU sont à prendre avec des pincettes : évaluer de façon indépendante les besoins humanitaires est très difficile, l’ONU dépend des statistiques fournies par le régime. Celui-ci pourrait chercher à noircir la situation pour maximiser l’aide obtenue.
Les Nord-Coréens ont besoin d’assistance
En 2016, 130 000 Nord-Coréens ont contracté la tuberculose et beaucoup souffrent d’une forme aggravée de l’infection, capable de résister aux antibiotiques, selon l’Organisation mondiale de la santé. Or, en février, le Fond global pour la lutte contre la tuberculose a annoncé qu’il cessait tous ses programmes d’aide aux Nord-Coréens, de crainte de voir son assistance être détournée. La décision inquiète les spécialistes, qui estiment que cette maladie est une bombe à retardement : si l’épidémie devenait hors de contrôle, elle pourrait même déborder des frontières nord-coréennes et affecter les pays voisins.
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