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À Rome, la difficile bataille du nouveau maire contre les déchets

Le nouveau maire de Rome a promis, juste après son élection, il y a deux mois, de nettoyer la ville. La capitale italienne souffre depuis des années d’un mal chronique de récolte des déchets.

Article rédigé par franceinfo - Antonino Galofaro
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2 min
Ordures non ramassées en juillet 2019 dans le quartier de Centocelle, à Rome (Italie) (TIZIANA FABI / AFP)

La promesse du maire relevait du surréalisme pour les Romains : nettoyer la ville avant Noël ! La situation s’est améliorée certes, mais il existe encore de nombreuses situations critiques. Lui rappeler sa promesse pique au vif le maire Roberto Gualtieri : "Personne n’a jamais dit qu’en moins de deux mois on pourrait résoudre le problème des déchets à Rome et rendre belle la ville. Ce que nous avons dit, c’est que nous allions consacrer toute notre énergie à un plan extraordinaire pour améliorer le nettoyage de la ville et la rendre plus propre qu’avant."

Il aura fallu un plan extraordinaire de 40 millions d’euros pour voir une petite différence. Dans un premier temps, il y avait une seule tâche : ramasser plus de déchets. "Avant, on ramassait environ 16 000, presque 17 000 tonnes de déchets par semaine, maintenant on est enfin arrivé presqu’à 19 000", détaille Roberto Gualtieri. 

"On ramasse 2 000 tonnes de déchets de plus qu’avant."

Roberto Gualtieri

maire de Rome

Cela veut dire qu’il y a encore quelques mois, il y avait 2 000 tonnes de déchets qui restaient à terre… Les Romains ne voient donc en réalité aucune amélioration, comme le démontre un sondage réalisé par le quotidien La Repubblica en début de semaine : seul un Romain sur cinq se dit satisfait du nettoyage de la ville ces dernières semaines.

"On marche dans les déchets"

Les habitants de la capitale sont encore habitués à voir les déchets à même le sol : les bennes à ordure sont encore régulièrement pleines à ras bord. Même si la ville n’est plus dans une situation de crise, comme lorsque les déchets restaient abandonnés des semaines durant, on sent encore beaucoup d’exaspération. Comme le prouvent ces réactions recueillies dans un quartier populaire non loin du Vatican : "C’est vraiment un désastre. Avec cette puanteur, on ne peut pas vivre ainsi, vraiment. On marche dans les déchets." Ou encore : "On ne peut pas vivre dans une ville comme ça, à Rome comme nulle part ailleurs. Cela dépend un peu de nous, mais aussi le service qui ne fonctionne plus. Il faudrait une collaboration générale. On se soucie beaucoup du Covid-19, mais entre les rats et les mouettes, qui sont devenus envahissants… Voilà la situation."

À cette liste, il faut aussi ajouter les sangliers. Avec la pandémie et les confinements, ils sont devenus plus courageux. Ils arrivent désormais dans le centre, ils sont eux aussi attirés par les déchets, exactement comme les rats et les mouettes. Le maire de Rome a donc beau être optimiste, sa tâche est encore énorme.

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