En direct de l'Europe. Diesel français : Ségolène Royal sur le gril
La ministre française de l'Environnement s'est défendue cette semaine devant le Parlement européen de favoriser les moteurs diesel et de vouloir protéger Renault.
Ségolène Royal était auditionnée par la commission d'enquête mise en place après le Dieselgate, et qui l'avait déjà invitée à deux reprises, en vain. Elle a finalement accepté de venir in extremis, est arrivée à Strasbourg en avion ministériel, et avec presque une heure de retard (pour une audition qui devait en durer deux), ce qui a beaucoup agacé les eurodéputés. Après des échanges très vifs, Ségolène Royal a dit ne pas regretter d'avoir fait le déplacement.
Ambiance tendue et ironie dans l'air
"Je croyais qu'on m'avait fait venir pour me féliciter, heureusement que je suis venue pour vous expliquer les choses", s'est exclamée la ministre de l'Environnement à la fin de son audition devant les parlementaires européens.
L'ambiance était d'autant plus tendue que les membres de la commission d'enquête EMIS sur les émissions polluantes, notamment diesel, avaient prévu d'y consacrer le double d'un temps compté, puisqu'ils poursuivaient avec une séance de vote à midi.
"Visiblement les ministres français ont autant de mal que nous à arriver jusqu'à Strasbourg", a ironisé un eurodéputé britannique. "Je ne me permettrais pas de vous donner de conseils, mais avec le TGV, Paris est à 1h50 de Strasbourg : on aurait pu commencer à l'heure et mes collègues auraient également pu poser leurs questions", a souligné l'eurodéputé allemand Jens Gieseke, rapporteur de la commission d'enquête.
La France favorise-t-elle les moteurs diesel dans la législation européenne ?
Veut-elle protéger Renault, cache-t-elle des informations sur les résultats de la commission Royal, y a-t-il un secret d'Etat comme pour le nucléaire ? Ségolène Royal a défendu avec force les actions "exemplaires" menées par la France. Avant de conclure :
"Ils avaient un état d'esprit de mise en cause de ce qu'a fait la France, c'est quand même invraisemblable. La France a été le seul pays d'Europe à avoir réagi au scandale Volkswagen, à avoir mis en place un système de contrôle unique en Europe, et même unique dans le monde, parce que je ne vois pas beaucoup de pays qui contrôlent la pollution de leurs propres constructeurs. C'est pour ça que je ne me suis pas laissée mettre en accusation : j'ai retourné la situation, je pense".
Et Ségolène Royal a proposé aux industriels européens, "plutôt que de se faire concurrence, de se mettre ensemble pour produire une voiture européenne grand public, pas chère, à moins de 5000 euros, qui fonctionne de façon électrique : c'est ça l'enjeu du futur."
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.