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Dans la peau de l'info. Ce qu'il faut savoir du covoiturage

Tous les matins, Marie Dupin se glisse dans la peau d'une personnalité, d'un événement, d'un lieu ou d'un fait au cœur de l'actualité.

Article rédigé par franceinfo, Marie Dupin
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 333 min
Une aire de covoiturage à Malemort, en Corrèze  le 10 octobre 2022. (ST?PHANIE PARA / MAXPPP)

Ce matin, alors que les pénuries d’essence continuent de paralyser une partie des automobilistes, je suis le covoiturage. Et moi je n’ai eu aucun problème à faire le plein ces derniers jours : j’enregistre même des niveaux record avec + 25% de fréquentation de mes plateformes en une semaine.

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Et dire que les climatologues du GIEC appellent depuis des mois les responsables politiques à me développer massivement pour faire baisser les émissions de gaz à effet de serre. Il suffisait ,en fait, d’une bonne grève dans les raffineries pour guider les automobilistes jusqu’à moi…

En réalité mes adeptes, covoitureurs et covoitureuses, étaient déjà de plus en plus nombreux ces derniers temps grâce à la hausse des prix : + 325% de trajets partagés depuis le début de l’année, soit plus de deux millions de parcours réalisés, pour une distance moyenne de 24 kilomètres. Et surtout plus de trois millions de litres d’essence économisés, sans parler des économies pour le porte-monnaie : 40 euros en moyenne par semaine pour ceux qui covoiturent tous les jours…

Les "autosolistes"

Et bientôt je vais recevoir un coup de pouce du gouvernement, avec un "bonus" pour tous ceux qui se mettront à covoiturer. Objectif  : trois millions de covoitureurs et covoitureuses en France en plus d’ici 2024, pour un million de voitures en moins. Car c’est à cette seule condition, en parvenant à réduire drastiquement le nombre de voitures sur les routes sans détourner les usagers des transports en commun et notamment du train, que je pourrai participer à une baisse réelle, et importante, des émissions de GES au niveau mondial…

Sauf que pour l’instant, ce n’est pas gagné. Car, paradoxalement, alors que je me développe fortement, les autosolistes n’ont jamais été aussi nombreux et représentent encore plus de 8 conducteurs sur 10. Et même 8,5 cette année, en hausse par rapport à l’an dernier. Alors, vous voyez, j’ai bien peur que la route soit encore longue avant de quitter l’ère de l’auto solitaire pour celle de l’auto solidaire. 

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