Cet article date de plus d'onze ans.

Le pari des Cannabis Social Clubs

Pour les fumeurs de cannabis, se fournir est souvent compliqué. Le plus souvent il faut passer par des dealers. Qui dit dealers dit criminels et risques pour le consommateur. Suivant un modèle déjà adopté en Espagne, plusieurs Cannabis Social Clubs (CSC) se sont ainsi montés en France. Leur principal objectif : s'affranchir des réseaux mafieux.
Article rédigé par franceinfo
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 1 min
  (©)

Les CSC comptent en général une quinzaine de membres. Ils y en aurait près de 50 en France. lls fonctionnent sur le mode d'une coopérative. Certains cultivent, d'autres paient une cotisation pour financer la production. Chacun déclare des "besoins" mensuels. La récolte, produite dans la limite de ces besoin, est ensuite partagée selon la consommation de chacun.

Dans le Cannabis Social Club qui nous a reçu, l'herbe ainsi autoproduite revient à 0,25 euros le gramme contre 10 euros sur le marché noir. "On se partage 30 kilos sur un an. Si on s'était fournis auprès des réseaux criminels, on leur aurait rapporté 300 000 euros" , estime Frédéric*. Frédéric a fondé ce CSC  sur sa propriété donc il tient le lieu secret : il a peur d'être la cible de braqueurs. Il a déjà été dépouillé de sa production par des criminels armés de fusils à pompe.

Les membres des Cannabis Social Clubs viennent d'horizons différents mais tous ont en commun de ne plus vouloir être obligés de fréquenter des délinquants pour se fournir. Parmi eux, il y a aussi des malades qui font un usage thérapeutique du cannabis. Pour eux, mais aussi pour les malades non-membres désemparés quand il faut se procurer de l'herbe, les CSC mettent 20% de leurs récoltes de côté au titre de la "contribution solidaire".

Les Cannabis Social Clubs existent pour l'instant dans l'illégalité. Mais lors d'une prochaine réunion à Paris, les CSC de France pourraient décider de se déclarer en Préfecture.

 

  • Le prénom a été changé.

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.