A Vincennes, un zoo du XXIe siècle

"C'est un voyage autour du monde, un voyage au cœur de la biodiversité ", explique Thomas Grenon, le directeur général du museum d'histoire naturelle, responsable du nouveau zoo de Vincennes.

Cinq grandes zones délimitent ce voyage : la plaine Sahel-Soudan avec les girafes, les lions, le rhinocéros blanc, une serre tropicale reconstitue le climat des tropiques avec une partie sur la Guyane et l'autre sur Madagascar avec un lamantin, des perroquets, des lémuriens, une partie sur l'Europe avec les loups et les vautours. Et enfin une dernière partie emmène les visiteurs en Patagonie avec les manchots et les otaries.

Tout pour le bien-être des animaux

Il n'y a plus ni de barreaux, ni de cages mais des palissades en bois et des baies de vision. "Quand vous voyez les iconographies des années 1930 où les gars rentraient chez les lions avec des fouets pour faire un spectacle, ça n'a rien à voir aujourd'hui ", explique Alexis Lécu, vétérinaire en chef du zoo.

Même les défenseurs du droit des animaux reconnaissent que les choses se sont grandement améliorées pour moins stresser les animaux, même s'ils restent privés de leur liberté. "Nous tenons à passer un message fort aux visiteurs sur la fragilité des équilibres dans la nature ", insiste Thomas Grenon. La signalisation se veut aussi plus ludique et plus pédagogique. On pourra comparer l'envergure de ses bras par rapport à celle des vautours grâce à des panneaux. Plusieurs messages sur la déforestation à cause de l'huile de palme ou des matériaux de construction incitent aussi les visiteurs à réfléchir aux impacts de leur choix de consommation sur les animaux et leur habitat.

"Une imposture "

"Considérer que les zoos ont un rôle direct dans la préservation de la nature est une imposture ", tempête Jean-Claude Nouëts, de la fondation éthique et droit animal. Pour lui, l'argent dépensé pour le parc aurait été mieux utilisé à construire des logements sociaux pour les SDF qui campent dans le bois de Vincennes.

L'Etat a financé à hauteur de 30 millions d'euros le renouveau du parc mais le reste des 170 millions d'euros nécessaires ont été apportés par des investisseurs privés comme Bouygues. Ils seront remboursés à hauteur de 15 millions d'euros par an pendant 20 ans. Il faudra donc que ça marche.

Le zoo espère 2 millions d'entrée la première année. Le prix a bien augmenté. Il est passé de 6 euros en 2008 à 15 euros pour les enfants et 24 euros pour les adultes. Il reste moins cher que le zoo de Beauval et ses pandas. Reste à voir si le public sera au rendez vous.