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Cinéma week-end. "Les Frères Sisters", le western qui n'en est pas un

Trois ans après sa Palme d'or pour "Dheepan", Jacques Audiard réussit son premier film américain.

Article rédigé par franceinfo, Thierry Fiorile
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Joaquin Phoenix et John C.Reily dans "Les frères Sisters" (Magali Bragard)

Les Frères Sisters, sorti cette semaine sur les écrans, est le premier film américain de Jacques Audiard, enfin, presque...

Les Frères Sisters, c'est d'abord une commande de John C.Reily, acteur dans le film, et de son épouse, pour adapter le roman éponyme de Patrick deWitt, l'histoire de deux frères, le second c'est Joaquin Phoenix, tueurs à gages, usés par des années sanglantes et qui en poursuivant un chercheur d'or vont avancer de la violence vers la rédemption, métaphore de l'Amérique de la fin du XIXe siècle. Film pas tout à fait américain car tourné en Europe, et pas vraiment un western, plutôt un film d’époque, précise Jacques Audiard.

Je trouve prétentieux de jouer avec les codes, de tordre le genre

Jacques Audiard

Une grande réussite

Depuis qu'il regarde les hommes tomber, pour paraphraser son premier film en 1994, le réalisateur déplace sa réflexion sur la masculinité avec humour, ce qui est assez nouveau. Servi par des acteurs américains ravis de croiser un tel perfectionniste du jeu.  

Le film franceinfo de la semaine c'est Leave no trace de Debra Granik

Une très belle histoire entre un père et sa fille. Debra Granik aime les marges, celles où l'Amérique des sans-grades souffre en silence. Avec le personnage de Will, magnifiquement porté par Ben Foster, elle est servie. Will est un vétéran de l'armée qui vit seul avec sa fille adolescente dans la forêt, les images de la nature sont sublimes, le duo aimant et bienveillant maîtrise les techniques de survie, mais quand ils sont découverts, Will doit accepter l'aide des services sociaux.

Cela n'aurait pas servi le film de faire des flash-back sur des situations violentes

Debra Granik

Incapable de se resocialiser, cet homme mutique va reprendre la route, jusqu'à ce que sa fille manifeste son besoin d'autonomie. La relation entre les deux est aussi profonde et bouleversante que taiseuse, et Debra Granik réussit à tenir son film sans rien dévoiler des traumatismes de son personnage.

Un flop et un top

Mais où veut en venir Cédric Anger avec L'Amour est une fête ? Film stylisé certes mais vain sur le milieu du cinéma porno dans les années 80.

En revanche, Fortuna de Germinal Roaux traite avec délicatesse du sujet des migrants. Dans les Alpes suisses, une jeune éthiopienne est accueillie dans un monastère. Beauté du noir et blanc, subtilité des acteurs, profondeur des questionnements, et plaisir de retrouver Bruno Ganz en moine humaniste.   

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