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Cinéma week-end. "Les drapeaux de papier", premier film prometteur

Nathan Ambrosioni n'a que 19 ans et fait une entrée remarquée dans le cinéma.

Article rédigé par franceinfo, Thierry Fiorile
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
"Les drapeaux de papier" de Nathan Ambrosioni (Rezo Films)

Il n'a que 18 ans quand il commence le tournage, armé de son culot, de l'audace de son âge, c'est en envoyant son scénario par mail et en harcelant la productrice au téléphone qu'il l'a convaincue et obtenu le soutien du CNC. Mais vous allez me dire, Nathan Ambrosioni a la carte, il est Parisien, né dans une famille de cinéma... Pas du tout, il vit dans une petite ville de la côte d'Azur et c'est là qu'il a tourné son film avec un tout petit budget.

J'étais tellement stressé avant le tournage que je me disais, s'ils me posent une question et que je ne sais pas y répondre je vais me prendre mon âge en pleine face

Nathan Ambrosioni

Les drapeaux de papier c'est la rencontre entre Charlie, artiste fauchée et son frère Vincent qui sort de prison après une longue peine. Sortie sèche, sans accompagnement, d'autant plus difficile que ces deux-là ne se connaissent quasiment pas et que le père  a effacé son fils de son existence. Nathan Ambrosioni est très déterminé, il voulait et il a obtenu la participation de deux jeunes acteurs très prometteurs, Guillaume Gouix, vu dans Chez nous et Noémie Merlant, révélée dans Le ciel attendra. Un duo juste et émouvant dans ce film, dont la maîtrise, la mise en scène étonnent pour un si jeune réalisateur. 

Le silence des autres, documentaire coup de poing sur la loi d'amnisitie en Espagne et film franceinfo. 1977, deux ans après la mort de Franco, la gauche espagnole exige l'amnistie pour les opposants à la dictature déchue, ils ne réalisent pas que ce qui se trame va plonger l'Espagne dans une spirale ravageuse de l'oubli, car la loi d'amnistie votée passe l'éponge sur tous les crimes commis par les franquistes. Le miracle économique, l'euphorie démocratique se transforme en amnésie collective.  

Almudena Carracedo et Robert Bahar ont filmé durant sept ans le combat des victimes et descendants de victimes pour qu'enfin on ouvre les charniers, identifie les corps de dizaine de milliers d'oubliés de l'histoire, débaptise les rues et places qui portent encore des noms de tortionnaires et surtout, que des poursuites judiciaires soient engagées.

Les élections en Espagne avec Vox illustrent ce besoin de regarder notre passé, mais je suis convaincue que la loi d'amnistie ne teindra pas longtemps

Almudena Carracedo

Non pas en Espagne, tant que cette loi est active, c'est impossible, mais en passant par une juge argentine, comme le juge espagnol Baltazar Garzon l'avait fait pour Pinochet, étonnant balancier de l'histoire. Le film est passionnant, les témoignages bouleversants, comme quand cette vieille dame peut enfin identifier le crâne de son père détérré d'un charnier. Le silence des autres est d'autant plus important aujourd'hui que l'extrême droite revient en poltiique en Espagne avec le parti Vox.                 

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