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Chroniques du ciel. Un accord stratégique entre EasyJet, Corsair et La Compagnie

Comment dans les prochaines années, deux entités que l’on pensait incompatibles, les compagnies aériennes classiques et les compagnies "low-cost", vont-elles intelligemment coopérer ? 

Article rédigé par franceinfo, Frédéric Beniada
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
Un A320 de la compagnie easyJet au-dessus de l'aéroport de Toulouse-Blagnac (Haute-Garonne), le 26 décembre 2014. (REMY GABALDA / AFP)

Comment les compagnies classiques, dont le cœur d'activité se base sur un système de correspondances entre des vols court et long-courriers, travailleront-elles avec les compagnies "low-cost", aujourd’hui principalement spécialisées sur les vols de courte distance dits de point-à-point ?

Changement de modèle

Il y a un an, Michael O'Leary, le directeur général de Ryanair, déclarait qu’à terme, des compagnies comme Air France, Lufthansa, ou British Airways allaient être obligées de changer de modèle et de confier aux "low cost" un certain nombre de leurs liaisons courtes distances, pour alimenter leurs vols internationaux au départ de leurs hubs, leurs plateformes de correspondance.

Dans cette logique, et à quelques nuances près, la prophétie de Michael O'Leary est aujourd’hui sur le point de se réaliser. Mais ce n’est pas Ryanair, empêtrée dans ses affaires de manque d’effectifs, qui a dégainé en premier, mais EasyJet. La compagnie britannique a annoncé cette semaine avoir conclu une série de partenariats, avec Corsair à Orly et avec "La Compagnie", c’est son nom, ce transporteur 100% classe affaires au départ de Roissy, pour organiser des vols en correspondance à Paris.

Des correspondances long-courrier proposées à une clientèle considérable

Ces accords très stratégiques vont permettre aux deux compagnies françaises d’avoir accès à la clientèle considérable d’EasyJet - près de 360 millions de visiteurs sur son site internet au cours des 12 derniers mois - et à EasyJet de pouvoir vendre, par exemple, un Toulouse-New York, un Bordeaux-Pointe-à Pointe et venir directement concurrencer Air France sur sa chasse gardée. Une autre compagnie française, Air Caraïbes et sa filiale French Blue dirigée par Marc Rochet, se dit également très intéressée par un tel partenariat.

Il y a deux semaines déjà, EasyJet avait annoncé au départ de Londres Gatwick un partenariat avec deux compagnies low cost long-courrier, Norwegian et Westjet. Pour des questions de "paix sociale" et pour éviter les conflits, il est clair qu’aujourd’hui, Air France, Lufthansa, ou British Airways, ne sont pas encore prêtes à confier leur secteur court-courrier à des low-cost.

En attendant, ces partenariats signés cette semaine entre EasyJet et des compagnies françaises nous montrent clairement la tendance. Simplement, dommage que cette annonce soit un peu passée inaperçue. Un improbable projet d’avion électrique avec des passagers d’ici 10 ans ayant fait les choux gras de l’ensemble de la presse.    

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