Dans la chanson, quelle mémoire de la violence dans l'outre-mer ?

Alors que des émeutes meurtrières ont éclaté en Nouvelle-Calédonie, revenons sur les traces laissées dans la musique populaire par la violence d'Etat
Article rédigé par Bertrand Dicale
Radio France
Publié
Temps de lecture : 6 min
Les émeutes actuelles en Nouvelle-Calédonie rapellent d'anciennes tensions, déjà chantées dans la culture populaire. (DELPHINE MAYEUR / AFP)

On ne demande pas aux chanteurs des analyses d’une finesse universitaire. Mais ils portent souvent une parole qui simplifie tellement le réel que l’on touche au mythe. Ainsi, en 1988, Renaud publie Triviale poursuite, chanson à l’emporte-pièce évoquant Eloi Machoro, leader indépendantiste kanak tué par un tireur d’élite de la gendarmerie – et cette chanson, prônant ouvertement l’indépendance de la Nouvelle Calédonie, sort quelques semaines avant la signature des accords de Matignon qui mettent fin à plusieurs années de troubles meurtriers.

Dans le contexte de la flambée de violence qui saisit la Nouvelle-Calédonie après le vote à Paris de la loi sur le dégel du corps électoral, réécouter cette chanson ne manque pas d’ironie – une autre vision simple énoncée à 23 heures de vol de la réalité. C’est sûr qu’un peu de finesse ne ferait pas de mal quand on évoque la Nouvelle-Calédonie.

 

Dans le premier épisode de Ces chansons qui font l’actu ce week-end, vous entendez des extraits de :

Renaud, Triviale Poursuite, 1988

Raft, Yaka dansé, 1987

Raphaël Zachille, Bel chien en moin, 1967

Tino Saint Val, Réconciliation, 1967

Kassav', Pa ni pwoblem, 1995

Kolo Barst, Févryé 74, 2008

Ti Malo, Man blow, 2014

Jean-Philippe Marthély, Si sa rivé, 1964 (enregistrement de 1996)

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Et vous pouvez aussi retrouver sur ce lien le podcast Derrière nos voix, avec les secrets d'écriture et de composition de huit artistes majeurs de la scène française, Laurent Voulzy, Julien Clerc, Bénabar, Dominique A, Carla Bruni, Emily Loizeau, Juliette et Gaëtan Roussel.

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