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Ça nous marque. Maserati, la marque au trident se lance dans la production pour 2022 d'une voiture 100% électrique

Cette semaine, une marque synonyme de luxe et de vitesse, Maserati. 25 000 véhicules vendus chaque année. L'histoire d'une famille italienne passionnée par la compétition dès 1926. 

Article rédigé par franceinfo, Olivier de Lagarde
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 5min
La Maserati Levante v6 350CV. La marque se lance dans une Maserati totalement électrique pour 2022. (LORENZO DI COLA / NURPHOTO / AFP)

Nommé en janvier 2020 directeur commercial de la marque au trident, gérant ainsi les ventes mondiales du constructeur Maserati, Bernard Loire est l'invité de Ça nous marque. Il a déjà expérimenté ce challenge chez Ford, Fiat, Nissan ou encore Mitsubishi Europe. 

Maserati, c'est évidemment la voiture de sport italienne, plus tellement italienne, puisque Maserati est devenue une filiale du groupe Fiat-Chrysler. Maserati, ce sont 25 000 véhicules vendus environ chaque année, un gros millier de salariés. 

franceinfo : Maserati, ce sont les frères Maserati. Nous sommes à Bologne avant la guerre de 14. Quelle est leur histoire ? 

Bernard Loire : C'est l'histoire d'une famille italienne, une famille passionnée d'automobile, une famille de mécaniciens ou d'ingénieurs, qui ont monté leur petite officine à Bologne, d'où d'ailleurs le trident, notre logo, puisqu'il fait référence à la fontaine de Neptune à Bologne. Et cette famille Maserati était passionnée par la compétition. Et, dès 1926, elle a décidé de construire sa propre voiture de compétition parce que la course automobile dans l'entre deux-guerres, c'est extrêmement important en Italie, un peu en Europe et aussi aux États-Unis. Et le cœur même de Maserati est la compétition. Maserati est venue à la voiture de production bien après.

1937 : Une autre grande famille italienne, les Orsi rachètent Maserati, il l'installe à Modène. Nous voilà dans les années 50 où l'activité repart de plus belle et la compétition automobile aussi, avec quelqu'un dont il faut quand même parler, Fangio, une vraie légende ? 

Absolument. Nos deux histoires sont associées, évidemment. Juan Manuel Fangio a donné à Maserati son titre de champion du monde de Formule 1 en 1957. Et au-delà du pilote iconique, c'était un partenaire de l'écurie, un ingénieur entre guillemets, assistant hors pair. Et donc, notre histoire a pris une nouvelle dimension. C'est à ce moment-là que Maserati s'est mis à la voiture de production puisque au même moment, Maserati a lancé sa célèbre 3500 GT, qui est la première voiture GT Gran Turismo, mais avec des prestations de voitures de sport. 

Alors, l'histoire industrielle a ses vicissitudes. En 1968, Maserati passe sous le contrôle de Citroën, puis redevient italien, puis est rachetée par Chrysler, puis par Fiat Ferrari, et enfin avalée par le géant Stellantis. Comment fait on pour garder son identité dans ces conditions-là ? 

Effectivement, la route n'est pas droite. Il y a eu plusieurs propriétaires parce que cette marque était plus concentrée sur la performance et les ingénieurs, plutôt que sur la gestion de l'entreprise. L'identité italienne est restée tout le temps, puisque Maserati n'a jamais bougé de Modène, et est toujours associée à la fois à la performance avec le raffinement italien. Et c'est quelque chose qui, aujourd'hui, lorsque nous parlons à nos clients, associe immédiatement Maserati à l'Italie. 

Parlons de vos clients et parlons du prix. Chez vous, on n'a rien à moins de 75 000 euros. Qui s'achète une Maserati ? 

Aujourd'hui, quand nous regardons les ventes, nous avons un mix de ventes qui est assez équilibré entre la Chine qui est notre premier client, les États-Unis et puis l'Europe et je dirais le reste du monde. 

Et vous vous lancez dans le véhicule électrique ?

Disons que cette année 2020/21 marque l'air d'un nouveau moment pour Maserati, à travers notamment le lancement d'une voiture ultra sportive qui est la MC 20, mais aussi l'annonce que tous nos produits seront électrifiés. Ça commence par l'hybridation. Et puis, dès l'année prochaine, une Maserati qui sera 100 électrique, 

Ça veut dire plus de moteurs qui feront de gros "vroum vroum". Vous pensez que ça peut quand même rencontrer son public ? Parce que c'est un peu ça qui plaît quand même ? 

Alors le son du moteur Maserati est iconique lui aussi. Et vous avez raison en disant que ça peut perturber. Mais premièrement, nous allons continuer à vendre des gammes voitures thermiques parce que tout nos clients ne seront pas intéressés par l'électrique. Et puis aussi, nous travaillons pour donner à la Maserati électrique les sensations d'une vraie Maserati, et même en termes de connotation sonore, d'identité sonore, nous travaillons sur un son spécifique du moteur électrique. 

Mais pour être dans le coup aujourd'hui, il faut s'intéresser à la planète, rouler à vélo. Vous croyez dans le fond que la voiture de sport a encore vraiment un avenir ? 

La voiture plaisir, absolument. Parce que aujourd'hui, dans les déplacements au quotidien en centre ville, vous n'avez sûrement pas besoin d'avoir une voiture de sport ou même tout simplement de posséder une voiture. Par contre, la voiture plaisir est exactement le segment de Maserati, c'est quelque chose qui, toujours, touchera nos clients.

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