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C'était comment ? 2069... Tais-toi et rame

C'est la journée des femmes entrepreneures, mercredi 5 octobre, avec un colloque, au Palais des Congrès, à Paris. Et des constats flippants. Nathalie Bourrus y était.

Article rédigé par franceinfo, Nathalie Bourrus
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3min
L'équipe hollandaise à l'épreuve d'aviron féminin aux JO de Rio, en août 2016. (MURAD SEZER / REUTERS)

C’était…ça rame. Avec une grosse barque… une énorme hein, on ne va pas radiner. Et dedans, vous mettez des centaines de nanas. Vous leur donnez, donc, du matériel pour avancer : des rames. Vous leur dites : "C'est droit devant… Si t’as envie, tu vas y arriver. A la force du mental ma chérie." Et ciao ! Bye bye !

On fait le point en… en quelle année ? En 2069.

Et oui ! Laurence Rossignol, ministre des Familles, de l'Enfance et des Droits des femmes, venue encourager les rameuses du Palais des Congrès de Paris, nous a annoncé que les Britanniques avaient fait une étude, et que, conclusion : l’égalité au travail, entre les hommes et les femmes, ce sera pour… 2069.

"Nous ne la verrons pas, cette égalité !", a lancé la ministre à ce parterre de meufs, assoiffées de solutions. "Qu’est-ce qui coince, dans cette affaire ?" dit-elle, enfonçant le clou du désespoir. "Ce plafond de verre, souvent invisible." 

Un business plan, sinon rien

"Ce n’est pas pour dire, mais ça, on le sait déjà", me confie l’une des rameuses… "Nous, on veut des solutions, du concret."

Sur scène, ça parle. "Il faut absolument faire un business plan ! On se dit souvent : j’ai une bonne idée, ça suffira… pas du tout !", explique Corinne, fondatrice d’une petite société. "Il faut se faire accompagner, c’est fondamental… ne pas rester seule, parce que sinon on déprime vite", raconte Sylvina, qui s’est lancée, elle aussi, il y a un peu plus d’un an.

Tu parles d'un rêve

Ma copine, la rameuse numéro 1, n’est pas convaincue. "Ça ne suffit pas, me dit-elle. C’est très dur de faire ça, quand tu éleves tes enfants… Il y a un problème encore pire que les inégalités homme-femme, c’est les sous." Ouh là ! Cette petite rameuse, visiblement, a décidé de quitter la vieille braquasse pour devenir un vrai skipper.

Moi : "Et vous proposez quoi, comme solutions ?"

Elle : "Déjà, de ne pas attendre 2069. Ça va pas la tête ?"

Moi : "Oui, et ensuite ?"

Elle : "Gagner au loto !"

Elle me fait rire. Car sur scène, un homme lui intime de "prévoir, d’aller voir un banquier avec une idée précise, et surtout d’y aller avant de se mettre dans le mur financièrement."

Moi : "Vous rêvez, avec votre loto... C’est une plaisanterie ?"

Elle : "Mais oui… j’essaie de me décontracter… Parce que là, tout ce que j’entends me fait un peu déchanter… Tout prévoir, tu parles d’un rêve…"

Sur scène, ça parle toujours. Quelqu’un s’adresse aux femmes, jeunes: "Quand vous allez vous marier, pensez à votre contrat de mariage. C’est très important, pour le système de caution, si vous voulez un jour monter votre entreprise."

Vous reprendrez bien une petite rame ? C’est plus une barque, pleine de nanas… c’est une galère ! Et la traversée va donc durer, jusqu’en… 2069.

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