Promenade corrézienne à Collonges-la-Rouge

Nous partons aux confins de la vallée de la Dordogne pour découvrir ce village qui a conservé son âme médiévale et qui doit son surnom à sa pierre locale en grès rouge vif.
Article rédigé par Ingrid Pohu
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3 min
Lovée dans la vallée de la Dordogne, la cité corrézienne -ancien bourg viticole- doit son surnom à sa pierre locale en grès rouge vif. (INGRID POHU / RADIOFRANCE)

À Collonges-la-Rouge même les poissons sont rouges ! Ils ondulent dans un petit bassin en grès discret au cœur du village. Un clin d’œil à la pierre pourpre qui caractérise l’ensemble de ses bâtisses et à laquelle la cité doit son nom.

"Bienvenue dans notre 'rubis du Limousin', comme on l’appelle. Le village est construit en grès rouge, une pierre très locale puisqu’on ne la trouve que sur la faille géologique de Meyssac." Un bijou qui fut le premier à être classé parmi les Plus Beaux Villages de France comme le rappelle la guide conférencière Marion Le Moing.

Dès l’entrée du village, qui se trouve sur le chemin de Saint-Jacques de Compostelle, on est saisi par l’atmosphère médiévale qui enveloppe ses ruelles.

Le village de Collonges-la-Rouge est construit en grès rouge, une pierre locale extraite de la faille géologique de Meyssac. (INGRID POHU / RADIOFRANCE)

Fondée au VIIIe siècle par les moines bénédictins de l’abbaye de Charroux, qui y installèrent leur prieuré, Collonges-la-Rouge devient au XIIIe siècle la résidence du vicomte de Turenne.

"Non seulement ce dernier a acquis des terres immenses, mais aussi des privilèges. Celui de n’avoir aucun suzerain autre que le roi, et surtout celui d’être exempté du paiement des impôts royaux, donc autrement dit, la Vicomté de Turenne était un paradis fiscal géant, en plein cœur du royaume de France. En gros, c’est Monaco en dix fois plus grand", poursuit la spécialiste.

Au Moyen-Age, Collonges-la-Rouge attire ainsi les notables des environs, qui se font construire de beaux manoirs dotés de tours appelées castels. Il faut bien montrer sa richesse.

La porte du prieuré et la porte plate constituent les uniques vestiges des anciens remparts de la cité. Le garde de la porte avait son propre escalier pour surveiller l’entrée "elle est directement accrochée dans le mur. Il ne fallait pas avoir le vertige !"

Dans la halle aux grains et aux vins, on venait acheter des agneaux, des chèvres, des châtaignes, du raisin, des noix qui servaient à faire de l’huile, et qu’on utilisait aussi pour s’éclairer. Sans oublier la truffe ! "On parle tout le temps de la truffe noire du Périgord, mais je proteste, dans le Quercy on en avait aussi ! D’ailleurs, la ville de Martel, proche de Collonges-la-Rouge a été capitale mondiale de la truffe pendant un certain temps."

Le château médiéval de Vassinhac fait partie des lieux remarquables à explorer à Collonges-la-Rouge. Il appartient à la même famille depuis dix générations. (INGRiD POHU / RADIOFRANCE)

Autre pépite, le château de Vassinhac. "C’est un château du XVe siècle, et c’était Gédéon de Vassinhac, gouverneur de la Vicomté de Turenne qui était propriétaire des lieux", précise l’actuelle propriétaire, Nathalie Dueymes. Elle escorte ses hôtes jusqu’à la tour de garde, un ancien nichoir à oiseaux, où elle jouait quand elle était petite. Dans ce lieu chargé d’histoire, certains visiteurs racontent avoir senti la présence d’âmes revenantes…

EN PRATIQUE

L'office de tourisme de la vallée de la Dordogne

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