Cet article date de plus de deux ans.

C'est mon week-end. Des randonnées pour observer les oiseaux

C’est aujourd’hui la journée mondiale des oiseaux migrateurs. Voici quelques idées de séjours en France pour aller observer ces aiguilleurs du ciel.

Article rédigé par franceinfo, Ingrid Pohu
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
La spatule blanche (YVES LE BAIL)

Les oiseaux migrateurs voyagent notamment sur le couloir aérien Afrique-Europe ou l’inverse. Tel un mouvement de balancier. Avalant au passage des milliers de km pour se reproduire ou hiverner.

"Avant de partir en migration, les oiseaux se suralimentent pour faire beaucoup de gras, ils remplissent leur réservoir d’énergie, de combustible, comme un avion va se remplir de kérosène. Et un peu avant de partir en migration, leur système digestif s’atrophie, leurs intestins raccourcissent pour éviter d’emmener une charge inutile en vol."

Dimitri Marguerat et ses randos-oiseaux dans les Hautes-Pyrénées

Enfant, Dimitri Marguerat préférait courir après les papillons plutôt que de jouer aux Playmobil. Depuis 2008, cet ornithologue organise des randos-oiseaux notamment dans les Baronnies. Dans cette région sauvage située dans le piémont des Hautes-Pyrénées, on observe des vautours fauves et des vautours moines.

"A tous ces grands rapaces, on peut aussi ajouter les passereaux qui reviennent chanter dans les buissons, les fauvettes orphée, les fauvettes passerinette, les fauvettes grisette. Vous avez aussi le fameux Bruant ortolan. En ce moment, on a aussi les pouillots de Bonelli, qui chantent partout."

Le vautour percnoptère, le plus menacé des quatre vautours d'Europe. (DIMITRI MARGUERAT)

Dimitri emmène aussi ses voyageurs au cœur du Pays basque, où les cols de montagne obligent les oiseaux à voler dans des chenaux aériens étroits.

"On voit du grand spectacle ! Par exemple en septembre, des vols de cigognes blanches et noires, des vols de busards des roseaux, des faucons de différentes espèces. Et on va sur des sites avec des jumelles et des longues vues. Et donc on passe nos journées à observer, identifier, interpréter les observations."

Le vautour fauve est réintroduit dans quatre sites du sud de la France. (DIMITRI MARGUERAT)

Leur vol est gracieux, chaloupé, syncopé

Des chorégraphies dignes d’un ballet céleste. Le spectacle est poignant. "Et quand un oiseau migrateur, dont la destination est l’Arctique, arrive sur son quartier de printemps et d’été, en général les mâles arrivent avant, ils chantent beaucoup et marquent le territoire, les femelles arrivent ensuite, elles sont séduites, la reproduction commence, la reproduction et le nourrissage sont rapides, l’envol des jeunes oiseaux aussi, et puis hop, au 15 août, tout le monde repart."

Et selon ce naturaliste, l’un des champions de la migration est la barge rousse, un oiseau aquatique, qui migre de l’Alaska jusqu’en Nouvelle-Zélande en 10 à 12 jours de vol sans se poser.

"C’est-à-dire qu’il fait un vol non-stop qui peut dépasser 10 000 km sans escale parce qu’entre l’Alaska et la Nouvelle-Zélande ou l’Australie, il n’y a aucune escale possible. Et si l’oiseau se pose en mer, il se noie, parce que c’est un échassier."

Réserve naturelle des marais de Séné, dans le Morbihan. (MARC SCHAFFNER)

Autre zone de forte concentration des oiseaux migrateurs, le Golfe du Morbihan et notamment la réserve des marais de Séné.

Son conservateur, Guillaume Gélinaud, explique que "beaucoup d’oiseaux migrent pendant la nuit. Et c’est souvent le matin que l’on constate l’arrivée de nouveaux individus. Depuis la fin mars, il y a les arrivées de diverses forettes, de locustelles, d’hirondelles et martinets sont très visibles."

Étonnant, le martinet noir pèse seulement 35 grammes, mais il peut parcourir jusqu’à un million de km dans sa vie ! Il y a aussi la barge à queue noire qui revêt son plumage nuptial…

"Tout le dessous prend une teinte ocre/roux. Et les plumes du dos et les ailes sont roux orangé noir/brun. La base du bec jaune/orangé et la pointe qui est noire."

Barge à queue noire Kersahu (YVES LE BAIL)

Et le spécialiste d'ajouter : "En ce moment, il y a aussi un certain nombre de lignicoles, ce sont de petits échassiers, qui ont passé l’hiver dans l’ouest de l’Afrique, avec des espèces notables comme les barges rousses, les courlis corlieu et également plusieurs espèces de chevaliers."

À peine posés, les voilà repartis. Emportant à chaque fois une part de leur mystère.

Et vous au fait, quel oiseau aimeriez-vous être ?      

EN PRATIQUE  

La réserve naturelle des marais de Séné

Dimitri MARGUERAT et son agence Rando Oiseaux -Tél : 09 52 66 36 21  

Séjours d'observation et de photographie ornithologique avec l’agence Amarok.

Avec des guides de la LPO 

Livre : Les tribulations d’un chercheur d’oiseaux aux éditions de la Martinière. De la Sibérie à l’Antarctique en passant par l’île d’Ouessant, l’ornithologue Philippe Jacques Dubois retrace quelques-uns de ses plus beaux voyages. Passionnant.  

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.