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La galère de l’embauche

C’est l’une des conséquences cachées du chômage et de la crise : pour les candidats à l’emploi, se faire embaucher ressemble désormais à une interminable course d’obstacle. Multiplications des entretiens d'embauche et des personnes à rencontrer : personne ne veut assumer le recrutement.
Article rédigé par Philippe Duport
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 10 min
  (Pour être embauché, il faut passer parfois cinq voire sept entretiens © Fotolia)

En France, il y a encore des embauches. Mais quelle galère pour les candidats ! Depuis la deuxième vague de la crise, en 2012-2013, les entreprises cherchent par tous les moyens à « se border » quand elles recrutent quelqu’un.

 

Cinq voire sept entretiens…

 

Pour un cadre, il n’est pas rare de devoir passer cinq voire sept entretiens. Un recruteur m’a même parlé d’une DRH passée par onze entretiens pour finalement être préférée à un autre candidat.

 

Et ces recrutements épuisants ne sont pas réservés aux cadres de haut niveau. Valérie Sablé du cabinet Robert Half note que pour des comptables, il n’est pas rare d’avoir trois ou quatre entretiens quand il n’en fallait qu’un ou deux l’an dernier.

 

...même pour un stage

 

Même mouvement chez les jeunes : un étudiant d’une école de commerce a par exemple dû passer sept entretiens, doublés d’un cas pratique, pour un simple stage de fin d’études ! Pour le candidat, ces « grands oraux » à répétition peuvent être épuisants. Robin a subi cette épreuve pour un poste de chargé de recouvrement. Il en est sorti un peu... "rincé".

 

Plus personne n’assume le recrutement

 

Conséquence directe des entretiens qui s'accumulent, le temps consacré à l’embauche s’allonge : on est passé de deux à trois voire quatre mois, estime Jean-Paul Brette, directeur général du cabinet Hudson. On rencontre le responsable des ressources humaines puis son futur chef. Et puis tous les trois ou quatre responsables des départements avec qui on peut être amené à travailler. Enfin le directeur général. Sans compter une éventuelle rencontre avec l’équipe ou avec son prédécesseur. Plus personne ne veut porter seul la responsabilité d'un recrutement.

 

Sans compter qu’après avoir franchi la ligne d’arrivée, on n’est pas à l’abri pour autant. Hervé Bommelaer du cabinet Enjeux et Dirigeants note qu’il est de plus fréquent qu’une entreprise mette fin au contrat du nouvel embauché à la fin de sa période d’essai. En cas de difficulté, c’est le dernier arrivé qui est le premier à partir.

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