Cet article date de plus de cinq ans.

Faute de candidats, l'immobilier peine à recruter 160 000 personnes

La reprise du marché tend encore plus le marché du travail de ce secteur.

Article rédigé par Philippe Duport
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3 min
Un couple s'attarde sur les annonces de ventes de maisons, devant une agence immobilière. (OLIVIER BOITET / MAXPPP)

Quel secteur cherche à embaucher près de 160 000 personnes ? Dans quel métier compte-t-on plus d'offres d'emploi que de candidats ? Quelle filière a créé un emploi sur cinq en France ? Réponse : l'immobilier, qui ne sait plus quoi faire pour attirer les candidats.

"Il n'y a clairement pas assez de candidats par rapport au nombre de postes à pourvoir." La sentence est sans appel, et elle émane du fondateur deRecrutImmo, le seul site d'emploi spécialisé dans l'immobilier. "Recruter dans l'immobilier est devenu extrêmement complexe", poursuit Antoine Mesnard, dans une interview au site Batiweb. Et ça ne va pas s'arranger. On note une forte reprise du marché immobilier ces dernières semaines.

De forts besoins en Ile-de-France 

Si la pénurie de candidats dans ce secteur n'est pas nouvelle, elle s'installe et elle va durer. 95% des dirigeants du secteur immobilier, soit la quasi-totalité d'entre eux, envisagent de recruter en CDI dans les trois ans à venir, selon la Fédération nationale des promoteurs immobiliers, qui vient de lancer Promoteurs de talents, une plateforme numérique pour mettre en relation les jeunes et les entreprises qui recrutent. Mais plus des trois quarts d'entre eux disent avoir du mal à trouver des candidats. 

En ce moment toutes les entreprises recrutent. Quelques exemples : Century 21 annonce un millier de recrutements, même nombre chez Orpi et 450 chez Guy Hoquet. Ce sont principalement des négociateurs, mais il y a aussi des métiers qui sont encore plus en tension. Celui de développeur foncier, par exemple, celui qui recherche et qui achète des terrains à bâtir. Il est introuvable.

On peut citer aussi le métier de diagnostiqueur. Il en manquerait un millier en France. Les nouvelles lois Alur et Elan ont imposé davantage de diagnostics et il n'y a pas assez de monde pour les faire. Les besoins en immobilier sont concentrés sur l'Ile-de-France, mais des marchés comme Nantes, Bordeaux et le Sud-Est sont également très dynamiques.

Entre 30 000 et 100 000 euros de salaire par an

Parmi les candidats que les entreprises recherchent, beaucoup de jeunes, avec bac+2 ou bac+3, parfois avec une formation plus légère encore. Lise Bernard, une sociologue qui a dressé le portrait des agents immobiliers, dit qu'ils vivent avec une forte pression sur les épaules. Ils sont souvent issus de formations commerciales mais ce sont aussi des reconvertis, d'anciens commerçants, des vendeurs, des secrétaires ou des agents de sécurité. Certains, a-t-elle confié au journal Le Monde, viennent pour rembourser des dettes ou financer un divorce.

Les salaires bruts annuels peuvent atteindre les 30 000 à 50 000 euros mais peuvent atteindre les 100 000 euros pour les meilleurs, avec des débuts difficiles, sans revenus récurrents. Le fondateur du site RecrutImmo réclame, pour faire venir davantage de candidats, que la rémunération repose moins sur les commissions, et davantage sur le temps passé sur chaque dossier.

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.