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Des médecins du travail alertent sur la multiplication des cas de burn-out

Les médecins du travail se mobilisent. Ils voient de plus en plus de cas d'épuisement professionnel. Et ils lancent ce matin un appel et alertent le gouvernement.
Article rédigé par Philippe Duport
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
  (multiplication des cas de Burn-out © Maxppp)

C'est un appel que lancent aujourd'hui soixante dix-huit médecins du travail

Et une lettre d'alerte, qu'ils adressent aux ministres du Travail et de la Santé. Depuis quelques années, ces observateurs privilégiés de l'état de santé des salariés disent qu'ils constatent une montée du syndrôme d'épuisement professionnel. Le fameux burn out. Au début de l'année, une étude statistique publiée par le cabinet Technologia affirmait que plus de trois millions de travailleurs français étaient menacés de faire un burn out. Mais là, c'est du concret... Bernard Morat, médecin du travail à Tours.

"On a vu augmenter, ces dernières années, des cas de ce que l'on appelait auparavant de la souffrance au travail, du surmenage, pour ensuite s'apercevoir que les cas d'épuisement au travail allaient en augmentant. Rien que cette année je dois en être à trois cas, ce qui ne paraît pas énorme, mais nous sommes 25 médecins dans ma boîte, ça en ferait déjà 75 ; si vous multipliez ça par le nombre de médecins du travail en France, vous allez voir que le nombre de cas est quand même relativement important. Cet été encore j'ai une dame qui me racontait avoir été à sa voiture, les clés en mains,  "et là, docteur, j'ai pas pu monter dans la voiture". Et là dit : "maintenant c'est fini, j'arrête. Je suis remontée, j'ai enlevé mon manteau et mes chaussures, je me suis couché et j'ai dormi toute la journée". "

Dans cet appel qui parait ce matin dans l'hebdomadaire Marianne est clair, les médecins du travail posent la question :

"combien de burn out se terminent par un licenciement pour inaptitude ou par un passage à l'acte suicidaire ?"

Les chiffres manquent sur le burn out. Notamment parce que sa définition n'est pas encore claire. Les médecins réclament donc une clarification du tableau clinique de cette nouvelle maladie. Selon eux, de nombreux salariés sont traités pour de l'anxiété, pour une dépression ou des troubles du sommeil alors qu'ils relèvent en fait du burn out".

Le syndrome reconnu comme maladie professionnelle

Ce que demandent ces médecins, c'est la reconnaissance de ce syndrôme comme une véritable maladie professionnelle. Ils rejoignent ainsi une pétition qui a déjà recueilli plus de 8.000 signatures et qui circule sur internet.

La reconnaissance du burn out comme maladie professionnelle n'est pas un simple débat technique. Pour les victimes, elle entraînerait une meilleure prise en charge. Pour les entreprises dans lesquelles on recense de nombreux cas de burn out - marqueur d'un management pathogène - il y aurait une sanction financière. Mais imposer de nouvelles contraintes aux entreprises, en temps de crise économique, cest aussi un débat politique.

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