Bronchiolite : un outil simple pour repérer les bébés à risque
Les Hauts-de-France, la Bourgogne-Franche-Comté, la Nouvelle-Aquitaine et l'Occitanie sont désormais considérées en phase épidémique de bronchiolite, ce qui porte à 10 le nombre de régions de métropole dans cette situation, selon un bilan hebdomadaire de Santé publique France.
Martin Ducret, médecin et journaliste au Quotidien du Médecin, nous parle aujourd’hui d’une étude scandinave, qui a élaboré un score clinique, pour évaluer le degré de gravité d’une bronchiolite, chez les nourrissons. Un outil précieux en cette période de début d’épidémie de bronchiolite.
franceinfo : un score clinique ? Expliquez-nous
Martin Ducret : C’est une vaste étude publiée dans la revue The Lancet sur plus d'1 million de nourrissons. Les auteurs de l’étude ont identifié puis analysé près de 1.500 facteurs de risque, potentiellement responsables, chez les nourrissons de moins de 1 an, de bronchiolite grave, c'est-à-dire qui nécessite une hospitalisation.
Et grâce à ces analyses, ils ont élaboré un score pour prédire la gravité de la bronchiolite avec 16 facteurs de risque, facilement identifiables, comme le fait d’être né prématurément, en plein pic épidémique, d’avoir certaines maladies à la naissance, ou d’avoir des frères et sœurs âgés de moins de 4 ans.
Qu’est-ce que ça signifie en pratique ?
Dans les jours suivant la naissance d’un bébé par exemple, grâce à cet outil très simple, et avant même que le nourrisson soit infecté par le virus de la bronchiolite, le médecin va pouvoir calculer en pourcentage le risque de survenue d’une bronchiolite sévère. Et le score obtenu l’aidera à décider si le nourrisson est candidat à un traitement préventif contre la bronchiolite.
Un traitement comme le Beyfortus ?
Oui tout à fait, comme l’anticorps monoclonal Beyfortus, ce nouveau traitement en une seule injection, qui protège du virus de la bronchiolite, initialement accessible à tous les nourrissons, mais qui est actuellement en rupture de stock en ville, victime de son succès.
En fait, il faut savoir que dans 95% des cas, la bronchiolite est une maladie bénigne, qui guérit spontanément à la maison, en quelques jours. On peut donc se demander si un traitement comme le Beyfortus doit être administré à n’importe quel nourrisson, quel que soit son risque de développer une bronchiolite grave, ou alors seulement à ceux à haut risque ?
La réponse n’est pas encore tranchée, si on se fie à l’avis du Collège des enseignants de médecine générale, publié en septembre dernier, qui réclame des évaluations supplémentaires pour affiner les indications de ce nouveau traitement. Finalement, dans ce contexte, le nouveau score clinique que je viens de vous présenter semble avoir toute sa place dans la prise en charge de la bronchiolite.
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