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C'est ma planète. De nouveaux engagements pour protéger la mer des Caraïbes

Les 25 États riverains de la mer des Caraïbes sont réunis vendredi en Guyane. Au centre des discussions : la pollution de cette mer.

Article rédigé par franceinfo, Anne-Laure Barral
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
La rascasse volante, appelée également un poisson lion, est considérée comme un prédateur en mer des Caraïbes. (MAXPPP)

Pollution, espèces invasives, marée noire, les menaces sont nombreuses sur les Caraïbes. Les représentants des 25 États riverains de cette mer sont réunis à Cayenne, en Guyane, vendredi 17 mars pour prendre de nouveaux engagements.

Première menace : le poisson lion, que l'on appelle aussi la rascasse volante. C'est un poisson un peu tigré aux longues épines venimeuses. Mieux vaut éviter ses piqûres. Mais il pose aussi de gros problèmes à la faune et à la flore sous-marines des Caraïbes. Ce poisson est plutôt un habitué du Pacifique mais les chercheurs soupçonnent son introduction par erreur dans les Caraïbes parce qu'il se serait échappé d'un aquarium de Floride en 1992 lors de l'ouragan Andrew. Depuis, il prolifère et mange de tout : coraux, œufs d'autres poissons. Son invasion déséquilibre l'écosystème local, d'autant que ses prédateurs potentiels, comme les mérous, sont très prisés par les pêcheurs. Depuis 2011, plusieurs programmes d'études ont été lancés, comme au Honduras où des chercheurs essayent d'apprendre aux requins à manger ces poissons. Les requins semblent insensibles à leurs piqûres. Aux Antilles, les recettes de cuisine et les restaurants avec du poisson lion à leur menu se multiplient. Mais mieux vaut bien savoir le découper parce que même mort, ses épines sont toujours dangereuses.

Les pollutions chimiques et plastiques

Nos activités humaines envoient bon nombre de pollution dans cet espace resserré. S'y ajoutent les effets du réchauffement climatique. Comme les algues vertes en Bretagne, les Caraïbes connaissent un problème d'échouage d'algues qui, en se décomposant sur les plages, dégagent des odeurs nauséabondes. Ces algues brunes pourraient venir notamment d'un mélange de nitrates et de phosphates charriés par les fleuves. La faute aux polluants issus des activités agricoles mais aussi au fait que tous les pays n'ont pas de station de traitement des eaux usées.  Pour l'instant, les îles dépensent des fortunes à ramasser ces algues sur leurs plages plutôt que de réduire leurs engrais et traiter leurs eaux sales. En revanche, les pays présents à cette réunion de Cayenne devraient prendre l'engagement de supprimer les sacs plastiques à usage unique et les micro-billes dans les cosmétiques d'ici 2020.

La convention de Carthagène

Aujourd’hui, ces 25 pays sont engagés dans un programme des Nations unies appelé la convention de Carthagène. Elle a été signée en 1983 pour mettre en valeur et protéger la mer des Caraïbes : la France, les États-unis, le Mexique y siègent. Parmi leurs sujets de travaux : établir la liste des espèces en danger, celle des zones à préserver, développer la transition énergétique, partager les connaissances scientifiques du milieu, s'accorder sur les moyens à mettre en œuvre en cas de marée noire.

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