C'est comment ailleurs ? La lutte contre la fraude fiscale en Argentine
Alors que le scandale fiscal des Panama Papers éclatait il y a un an, franceinfo s’intéresse à l’Argentine, en lutte féroce contre la fraude fiscale, véritable sport national
Les Argentins ont la réputation d'être les champions du monde de la fraude fiscale. La situation économique de leurs pays a favorisé cette dérive. Hyperinflation, instabilité monétaire, contrôle des changes ont poussé de nombreux Argentins à placer leurs économies hors du pays, par sécurité. Mais le gouvernement a décidé de stopper cette hémorragie.
Régularisation pour les fraudeurs
En 2016, l'Argentine s'est lancée dans une opération de régularisation fiscale. Le marché était le suivant, les fraudeurs transmettent leur déclaration de patrimoine avec leurs placements à l'étranger. En échange, le fisc leur fait payer une pénalité réduite. Les contribuables concernés avaient jusqu'au 31 décembre 2016. Et les retardataires jusqu'au 31 mars 2017 avec une pénalité un peu plus importante.
Enorme succès
L’opération a très bien fonctionné. Au 31 décembre 2016, l'Argentine a annoncé que 90 milliards de dollars avaient été déclarés. La somme pourrait atteindre 150 milliards au 31 mars 2017. Ces sommes sont considérables dans la mesure où on estime que les fonds argentins à l'étranger oscillent entre 250 à 300 milliards.
Argent et appartements
L'argent était souvent placé sur des comptes en Uruguay, aux Etats-Unis, en Europe. Et puis il y avait également beaucoup d'appartements à l'étranger, à Miami en Floride ou à Punta del Este en Uruguay.
Les caisses de l’Etat se remplissent
Sur les 90 milliards déclarés au 31 décembre, l'Etat argentin récupère directement 5,6 milliards de dollars en pénalités. Ensuite, il fait payer des impôts sur ces 90 milliards.
Des drones pour repérer les fraudeurs
Dans sa lutte contre la fraude intérieure, l'Argentine a choisi un moyen spectaculaire en 2014. Elle a utilisé des drones pour photographier les maisons de luxe et les piscines non déclarées. Particulièrement visés, ce qu'on appelle des "country", des grands quartiers privés très sécurisés qui se trouvent notamment dans la capitale Buenos Aires. La plupart des propriétés ont été construites illégalement et tous ces mètres carrés figurent sur les cadastres comme terrains non bâtis.
Les drones sont aussi utilisés pour débusquer les grands propriétaires terriens qui ne déclarent pas leurs récoltes. Les drones mesurent les champs, photographient les récoltes et identifient les cultures. Des dizaines de milliers de fraudeurs ont ainsi été débusqués.
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