Voitures électriques : Buzze, la start-up américaine qui veut être l'Airbnb de la recharge

Buzze propose de mettre en relation les automobilistes pour leur permettre d'utiliser les chargeurs des autres. Une solution pour ceux qui n'ont pas la place ou les moyens d'en installer un chez eux, et une source de revenus pour les autres.
Article rédigé par Loïc Pialat
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Les États-Unis veulent passer de trois millions à au moins 30 millions de véhicules électriques d'ici dix ans. Photo d'illustration. (JEAN-LUC FLEMAL / MAXPPP)

Recharger sa voiture électrique peut être source de stress puisque les infrastructures ne sont pas encore assez nombreuses, même aux États-Unis.Installer un chargeur chez soi peut aussi, en outre coûter très, voire trop cher. Mais une start-up américaine a peut-être trouvé une solution. Buzze, basée dans l'Arizona, a été lancée en novembre dernier. Elle s'est concentrée au départ sur la région de Phoenix, la plus grande métropole de l'Arizona, mais vient de s'attaquer au marché californien avec des ambitions nationales. Sur l'électrique, ce qui retient beaucoup d'acheteurs, au-delà du prix, c'est l'anxiété de l'autonomie. Combien de kilomètres vais-je pouvoir rouler avec un "plein" ?

Grâce au progrès de la technologie et des batteries, cette autonomie s'améliore, mais elle n'empêche pas un autre type d'anxiété liée au chargement. Un tiers des Américains vit en appartement, où il n'est pas simple d'installer un chargeur. Et pour ceux qui vivent dans une maison et ont la place de le faire, le coût d'un chargeur de niveau 2, capable de faire le plein d'une batterie en 4 à 10 heures, peut dissuader. Avec Airbnb, des propriétaires amortissent le prix de leur bien en le louant à l'occasion, Buzze, c'est la même idée.

Jusqu'à 400 dollars par mois pour l'hôte

Ça fonctionne un peu comme Airbnb justement. Vous enregistrez votre chargeur sur le site en indiquant votre adresse et les heures disponibles. Certains n'ont pas forcément envie qu'un étranger charge sa voiture sur leur allée ou ait accès à leur garage en pleine nuit. Buzze explique que l'hôte peut gagner 400 dollars par mois. Une somme suffisante pour rembourser le chargement de sa propre voiture - 60 dollars par mois en moyenne selon le ministère américain de l'Énergie - et générer des revenus supplémentaires pour couvrir, par exemple, une partie de l'installation du chargeur. L'application détermine la consommation électrique de ses utilisateurs et rembourse l'hôte. Buzze gagne de l'argent en faisant payer à l'utilisateur un prix au kilowatt supérieur à celui de la compagnie d'électricité, mais qui reste, affirme-t-on du côté de l'application, inférieur à celui des chargeurs qu'on trouve sur les parkings des supermarchés, par exemple.

Mais dans un supermarché, la personne qui charge sa voiture a de quoi s'occuper. Dans un quartier résidentiel, un peu moins, c'est l'une des limites du système. Mais on peut aussi trouver un chargeur dans son quartier et rentrer à pied chez soi pendant que sa voiture fait le plein. Il faut de toute façon trouver des solutions pour convaincre les consommateurs. Les États-Unis veulent passer de trois millions à au moins 30 millions de véhicules électriques d'ici dix ans. Cette ambition implique la mise en place d'une infrastructure adaptée, pour produire suffisamment d'électricité, mais aussi pour que toutes ces voitures aient accès facilement à des stations de chargement. L'avantage de Buzze pour les autorités, c'est que son réseau de quartier ne coûte pas d'argent public. Le gouvernement a négocié avec Tesla pour que d'autres marques puissent utiliser ses superchargeurs qui permettent de faire le plein en 45 minutes. Mais l'électrique n'est toujours pas la panacée. Apple vient, par exemple, de renoncer au projet Titan, la voiture que la marque développait depuis une décennie.

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