États-Unis : après les Google Glass, les TranscribeGlass, des lunettes à moins de 100 dollars pour aider les malentendants

Si les lunettes de Google n’ont pas eu le succès escompté, l’idée futuriste de lunettes intelligentes reste dans l’air. Deux ex-étudiants ont développé leur version, plus abordable, pour aider les malentendants à comprendre leur interlocuteur grâce à la réalité augmentée.
Article rédigé par franceinfo, Loïc Pialat
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Temps de lecture : 2 min
Après les GoogleGlass, les TranscribeGlass, pour aider les malentandants (TranscribeGlass/ TinkerTech Labs)

"Des sous-titres pour la vraie vie", c'est ainsi que les deux inventeurs présentent leurs TranscribeGlass. Les lunettes ressemblent à toutes les autres si ce n’est un petit objet attaché côté droit qui permet de capter, retranscrire - transcribe en anglais - et afficher en temps réel ce qui est dit. Le texte s’affiche sur le verre de droite. L’avantage, c’est qu’il est possible de regarder la personne qui parle, au contraire d'applications comme Otter.ai ou la fonction Google Live Transcribe, capables elles aussi de retranscrire un discours en direct, mais qui obligent à regarder l’écran d’un téléphone ou d’un ordinateur.

Les TranscribeGlass sont destinées aux malentendants mais elles peuvent aussi servir à avoir des sous-titres pendant un film au cinéma ou lors d’une conversation dans un bar bruyant par exemple. La qualité de l’affichage du texte peut clairement s’améliorer - les longs mots ne tiennent pas sur une ligne - mais l’utilisateur a déjà la possibilité de changer certaines choses, la taille et la position du texte notamment.

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Le défi : rendre cette technologie abordable

Les inventeurs sont deux étudiants tout juste sortis de l’école. Le premier, Madhav Lavakare, avait un ami sourd au lycée. Ce dernier avait dû arrêter l’école parce que l’établissement n’était pas adapté à son handicap et les outils qui pouvaient l’aider coûtent très cher, plusieurs milliers de dollars. C’était en 2017 et Madhav Lavakare avait alors pensé qu’il était incroyable de ne pas encore avoir conçu des appareils plus accessibles au grand public. Il a commencé à travailler sur le concept de TranscribeGlass avec en tête l’idée d’un coût réduit, le prix des Google Glass - autour d’un millier de dollars - expliquant peut-être en partie leur échec commercial. Âgé de 18 ans à l'époque, l’étudiant de Yale a eu du mal à séduire les investisseurs. Ce genre de technologie est moins sexy que l’intelligence artificielle, pointe-t-il.

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Il avait plus ou moins abandonné son idée quand il a rencontré Tom Pritsky, un jeune chercheur de Stanford dans la Silicon Valley. Malentendant depuis l’enfance, Tom Pritsky avait créé un club pour les sourds à l’université. Il préparait aussi des sous-titres pour des casques de réalité augmentée. Ensemble, ils ont relancé le projet.

Cet été 2023, une démonstration sur Tik Tok a été vue des millions de fois. La start-up avait produit 150 modèles en début d’année, ils sont en vente pour 55 dollars, très peu cher donc. Mais Madhav Lavakare et Tom Pritsky préviennent que ce n’est pas la version définitive. Le prix attendu pour cette version finale, qui devrait peser 30 grammes, est de 95 dollars. Le prix reste abordable pour un objet dont l’ambition est, selon ses créateurs, de "résoudre le problème de la perte d’audition".

Une enseignante sourde de Stanford a testé les lunettes et, malgré des réserves initiales, elle raconte au Stanford Daily, le journal de l’université, qu’elle est tombée amoureuse. Elle n’a pas de mal à imaginer toutes les situations où ces lunettes pourraient l’aider, quand, par exemple, un haut-parleur appelle son nom dans une salle d’attente.

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