Élections américaines : un sénateur propose de recruter un pirate informatique pour chercher les failles dans le système électoral

Alors que le risque de désinformation inquiète en cette année électorale aux États-Unis, un sénateur républicain du Nebraska propose d'engager un hacker pour tester les équipements de l'État, un concept pas vraiment inédit.
Article rédigé par Loïc Pialat
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3 min
Une pancarte indique un bureau de vote pour la primaire républicaine aux élections présidentielles en Caroline du Sud, aux États-Unis, le 22 février 2024. (SEAN RAYFORD / GETTY IMAGES NORTH AMERICA / AFP)

Les autorités le font depuis des années, c'est ce qu'on appelle un white hat (un chapeau blanc en français), en opposition au black hat (chapeau noir), où il s'agit d'un pirate informatique, un hacker mal intentionné. Le sénateur du Nebraska Loren Lippincott, un républicain élu en 2022 dans la circonscription de Central City, parle d'un "hacker éthique". Son texte, le LB1303, propose également un budget de 11 millions de dollars pour renforcer la cybersécurité des institutions et des écoles avec l'achat de matériel et le financement de formations. L'État chercherait directement cet hacker. Les détails sur le mode de recrutement attendront de voir si la proposition du sénateur Lippincott est acceptée par ses pairs.

L'État du Missouri a eu une idée similaire, mais en sous-traitant la quête d'un white hat à une entreprise spécialisée. Il chercherait les failles dans le réseau d'ordinateurs de l'État du Nebraska. L'idée est de savoir si le logiciel utilisé pour le décompte des votes lors d'une élection est vulnérable. La présidentielle américaine, le mardi 5 novembre, se fera, notamment, avec des votes par correspondance. Il y a eu beaucoup de polémiques, beaucoup d'accusations et beaucoup de désinformations lors du scrutin de 2020. De nombreux partisans de Donald Trump continuent de penser qu'il a gagné l'élection et que les démocrates ont triché.

Un hacker payé 200 000 dollars

La sécurité de ces élections de 2024 est donc un sujet central pour espérer réinstaurer un peu de confiance dans la démocratie américaine chez ces électeurs sceptiques. La Georgie a été victime d'une attaque au début du mois de février, à quelques semaines de la primaire du 12 mars. Et puis les autorités américaines craignent de nouvelles cyberattaques, menées par des pirates informatiques domestiques qui demanderaient de l'argent, par exemple. Mais elles craignent aussi des attaques par des puissances étrangères, au premier rang desquelles la Chine, qui tenteraient de déstabiliser le pays en ciblant ses infrastructures, le réseau électrique notamment.

La proposition du sénateur Loren Lippincott, ne suscite pas d'opposition nette, mais pas de soutien enthousiaste non plus. Le hacker toucherait 200 000 dollars pour sa mission, soit quatre fois plus que le salaire annuel moyen dans l'État du Nebraska. "Cet individu servira de sentinelle, surveillant constamment, détectant, contrecarrant les potentielles intrusions et attaques", a précisé le sénateur républicain, âgé de 68 ans et qui s'est appuyé sur les connaissances de son neveu pour préparer sa proposition. "Si une organisation est responsable de sécuriser n'importe quel type de données sensibles, elle doit penser comme l'ennemi et pouvoir se défendre contre ses ennemis", déclare-t-il à ses collègues, en citant son neveu, au moment de présenter son texte.

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