Cet article date de plus de huit ans.

D'Est en Ouest avec Veyron, Tolstoï et Audubon

Jusqu'où la cupidité peut-elle mener les hommes ? Pour dénoncer les méfaits du productivisme, Martin Veyron vient d'adapter en BD une nouvelle de Tolstoï.
Article rédigé par Laetitia de Germon
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
  (© Martin Veyron, Dargaud / Jeremy Royer, Dargaud)

Martin Veyron contre le productivisme

Martin Veyron n’a plus tout à fait envie de rire. Mais plus que jamais envie de dessiner, vu le soin et la fraîcheur que le créateur des Aventures de Bernard Lermite ou encore de l’Amour propre (ne le reste jamais très longtemps) , qui dès les années 1980 s’illustrait comme le chroniqueur des bourgeois bohèmes, vient de mettre à adapter en bande dessinée une nouvelle de Léon Tolstoï : Ce qu’il faut de terre à l’homme .

Les vastes plaines russes ondoyant à l’été, les champs de neige de l’hiver, les forêts de bouleaux, les maisons en rondins aux toits de planches, les étables fumantes et les estaminets enfumés. Le coup de pinceau est précis et généreux, le décor est beau, les barbes et les costumes des moujiks impeccables, mais la fable est amère. Car ce qui se joue dans la petite communauté paysanne, dans ce village adossé à un grand domaine agraire, c’est l’histoire toujours recommencée de la cupidité humaine. Hier, Martin Veyron se moquait, s’amusait de ses contemporains et de lui-même. Aujourd’hui, il s’en désole.

Martin Veyron, Ce qu’il faut de terre à l’homme , aux éditions Dargaud

Tous les oiseaux d'Amérique

L’évocation du paradis perdu se cache sous la plus belle couverture que nous ayons vu depuis longtemps. Une nuée d’oiseaux entoure un petit personnage au regard étonné. Il s’appelle Jean-Jacques Audubon. Il reste le plus connu des peintres-ornithologues du nouveau Monde.

Réalisées au tout début du 19ème siècle, ses images, d’une délicatesse, d’un raffinement et d’une vie intense, ont traversé le temps. La bande dessinée de Fabien Grolleau et Jeremy Royer nous emporte sur le Mississipi dans le sillage d’un homme dévoré par sa passion et qui s’était juré de ne retrouver les siens que lorsqu’il aurait peint tous les oiseaux d’Amérique.

Sur les ailes du monde, Audubon aux éditions Dargaud

  (info manga 635)

Tous les 15 jours, Jean-Christophe Ogier accueille ici la chronique "Info manga" de Laetitia de Germon de la rédaction de franceinfo.fr. Pour vous guider parmi les nombreuses parutions, Laetitia vous livre sa sélection et ses coups de cœur.

Underwater , le village immergé, de Yuki Urushibara, chez Ki-oon

  (Underwater © Yuki Urushibara / Kodansha Ltd. / Ki-oon)

Par un été étouffant, alors que d’importantes restrictions d’eau frappent le Japon, la jeune Chinami s’évanouit pendant un entraînement d’athlétisme. Mais lorsque la collégienne se réveille, elle se trouve sur les berges idylliques d’une rivière aux eaux cristallines.

Autour d’elle, un village paisible, où seuls vivent encore un vieil homme et un petit garçon. Ce lieu mystérieux, qui lui semble étrangement familier, va petit à petit lui livrer ses nombreux secrets…

Cet album tout en douceur et en délicatesse est proche tout en étant différent de Mushishi, le précédent titre de Yuki Urushibara. Le mangaka nous transporte dans un monde aux frontières du fantastique, et aborde différents thèmes : l'histoire familiale, la nature, les fantômes du passé. L'histoire est servie par de magnifiques dessins que l'on peut contempler en couleurs en début de tomes.

 

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