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"Je réécris le code de la construction et j'en arrache une page sur cinq", indique Julien Denormandie

Le nouveau ministre chargé de la Ville et du logement, invité jeudi de franceinfo, plaide en faveur d'une simplification dans le secteur du logement "trop figé". 

Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Julien Denormandie, ministre auprès de la ministre de la Cohésion des territoires et des relations avec les collectivités territoriales, chargé de la ville et du logement, jeudi 18 octobre 2018. (RADIO FRANCE / FRANCEINFO)

Alors que la loi Elan a été adoptée mardi par le Parlement, Julien Denormandie, nouveau ministre de la Ville et du logement, a déclaré jeudi 18 octobre sur franceinfo vouloir simplifier un secteur trop rigide et trop compliqué. "Le choc de la simplification sous François Hollande a été de rajouter 70 textes réglementaires sur le logement. Moi, je réécris entièrement le code de la construction et j'en arrache une page sur cinq", a-t-il déclaré. 

Le ministre auprès de la ministre de la Cohésion des territoires et des relations avec les collectivités territoriales, chargé de la Ville et du logement a dénoncé un nombre important de normes et de règles qui, selon lui, entravent la construction des logements en France. "Aujourd'hui quand vous voulez construire une maison ou un immeuble tout est codifié, jusqu'à la taille de la cheminée, tout est régi par la loi (…). Aujourd'hui il y a un secteur qui est figé, où tout est guidé par la norme", a lancé Julien Denormandie.

"Par cette loi logement, on apporte de l'innovation dans le secteur de l'immobilier, on laisse la même qualité du bâti mais on dit aux professionnels : si demain vous avez de nouveaux matériaux, plus écologiques, si vous avez de nouveaux modes de construction, faites entrer ces innovations dans le secteur du logement parce que ça permet souvent de construire moins cher et plus vite", a-t-il ajouté, invitant notamment les étudiants qui ont du mal à se loger à "se rendre sur le site visale.fr", pour obtenir une caution.

Des péages "encadrés"

Au sujet des péages urbains pour les villes de plus de 100 000 habitants que le gouvernement s'apprête, selon le site internet Contexte, à autoriser dans le cadre d'un projet de loi, "depuis 2007, la loi donne la possibilité de le faire, mais cette loi n'est pas du tout encadrée", a déclaré le ministre. "C'est ce que propose la ministre des Transports, Elisabeth Borne, de mettre des tarifs maximum par exemple [5 euros à Paris, Lyon et Marseille] et de ne le faire que si vous avez des alternatives", a ajouté Julien Denormandie. "Vous pouvez avoir des cas de figure pour lutter contre la congestion, les embouteillages, les émissions, et à ce moment-là, un président de collectivités décide de le faire, mais ce n'est pas à l'État de le dire", a-il précisé. 

Une aide aux stages pour les collégiens

Par ailleurs, le ministre a annoncé en faveur des collégiens qui ont du mal, faute de réseaux, de contacts, à accrocher des stages en classe de 3e, "une grande plateforme qui s'appelle mon stagedetroisieme.fr", particulièrement destinée "aux jeunes de banlieue". Cette plateforme "permettra d'avoir accès à 15 000 stages fournis par l'État ou les entreprises", a précisé Julien Denormandie. 

La France insoumise et l'État de droit

Enfin, interrogé sur les perquisitions houleuses visant le parti de Jean-Luc Mélenchon, "la mise en scène n'est pas du côté de la justice, mais du côté de la France insoumise", a déclaré Julien Denormandie, "profondément choqué" par les images de la perquisition dans les locaux de LFI. 

"Il y a un État de droit (...). M. Mélenchon tout comme le parti de La France insoumise doivent respecter le fait qu'ils ne sont pas au-dessus des lois et qu'elles s'appliquent à tout le monde, a-t-il martelé, "d'autant plus lorsque vous avez voulu aspirer aux plus hautes fonctions, la fonction présidentielle, vous devez pleinement, entièrement les respecter." 

Regardez l'intégralité de l'entretien de Julien Denormandie sur franceinfo le 18 octobre 2018.

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