Cet article date de plus de trois ans.

Anne Bringault (Réseau Action Climat) : "Il y a un écart malheureusement énorme entre des engagements de façade pour le climat et les actions concrètes"

Publié Mis à jour
Durée de la vidéo : 6 min
: L'éco
Article rédigé par franceinfo - Aurore Briffod
France Télévisions
franceinfo

Anne Bringault, coordinatrice des opérations au sein du Réseau Action Climat, est l'invitée de Stéphane Dépinoy dans la matinale de France Info.

Joe Biden a choisi la Journée de la Terre pour organiser un sommet virtuel international sur le climat. Le retour des Etats-Unis dans les réunions autour des questions climatiques est une bonne nouvelle pour Anne Bringault du Réseau Action Climat : "C'est un signal fort. Les Etats-Unis, qui étaient sortis de l'Accord de Paris sous Trump, reviennent avec un objectif ambitieux. Cela va engager les autres pays émetteurs à apporter une contribution à leur niveau." Les Etats-Unis sont le deuxième pollueur mondial : 4 % de la population et 15 % des émissions mondiales. "Il y a un niveau de consommation d'énergies fossiles extrêmement important notamment l'utilisation du charbon. Le premier secteur émetteur de gaz à effet de serre sont les transports qui sont encore très utilisés là-bas. Il faut se poser des questions à ce sujet, avoir des véhicules plus petits et utiliser davantage le train.

De son côté, l'Union européenne a annoncé vouloir diminuer de 55 % les émissions de gaz à effet de serre d'ici à 2030. Un objectif plus ambitieux qu'il y a quelques mois ? "L'Europe avait un objectif de 40 %, il est passé à 55 %. C'est pas mal mais insuffisant pour rester sous la barre des 1,5 degrés. Il faudrait aller encore au-delà."

Anne Bringault pointe un autre enjeu de taille : les pays riches doivent apporter des financements aux pays pauvres. "Ces derniers sont impactés par le dérèglement climatique notamment les pays africains. On demande notamment à la France d'apporter 8 milliards par an à ces pays sous forme de dons principalement."  

Alors que la sortie de crise se prépare, peu d'enseignements semblent avoir été tirés. "Cette crise sanitaire n'aura été qu'une sorte de pause du point de vue du climat. On repart comme avant. On n'a pas changé la manière de produire de l'électricité : il y a toujours beaucoup trop de charbon. On n'a pas changé la manière de produire dans l'industrie, les transports,..." La coordinatrice des opérations du Réseau Action Climat déplore "un écart énorme entre des engagements de façade et les actions concrètes". Elle poursuit : "Il faut mettre beaucoup plus de moyens et arrêter de financer les énergies fossiles. Les plans de relance en France ne s'orientent pas vers la transition énergétique."

L'objectif des 1,5 degrés est-il donc encore tenable ? "Il est toujours atteignable. On pourrait atteindre cette température en 2034. Mais l'objectif est ensuite de faire descendre la température avant la fin du siècle.

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.