Vidéo "Je dois sans cesse prouver que je suis moi" : comme José, 400 000 personnes seraient victimes d'usurpation d'identité chaque année en France

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Durée de la vidéo : 3 min
Usurpation d'identité : comme José, 400 000 personnes en seraient victimes chaque année en France
Usurpation d'identité : comme José, 400 000 personnes en seraient victimes chaque année en France Usurpation d'identité : comme José, 400 000 personnes en seraient victimes chaque année en France (ENVOYE SPECIAL / FRANCE 2)
Article rédigé par France 2
France Télévisions
José n’a pas pu se marier ni reconnaître ses enfants à leur naissance… car son identité a été usurpée. Sa vie est devenue un enfer après le vol de ses papiers il y a presque vingt-cinq ans. Il a même failli être victime d'une erreur judiciaire, arrêté pour un crime qu’il n’avait pas commis. Il raconte ce cauchemar dans cet extrait d'"Envoyé spécial".

C'est à l'été 2000 que l'existence de José a basculé. Quelques jours après la naissance de sa fille, quand il s'apprête à la déclarer à la Caisse d'allocations familiales, on lui annonce que son numéro d'allocataire est déjà enregistré. Le compte en banque qui lui est rattaché n'est pas celui de José. Il fait alors le lien avec la disparition de ses papiers dans un train un an plus tôt, et comprend que le voleur usurpe son identité. Muni de ses informations personnelles, en remplaçant sa photo sur la copie de sa carte d'identité, son "double" touche des prestations sociales à sa place. José porte plainte, mais l'usurpateur va aller beaucoup plus loin.

La plainte en cours n'empêche pas l'escroc de se construire une vie avec l'identité de José. Le jour où ce dernier demande un acte de naissance, il peut y lire la mention "marié", à Londres, avec une femme qu'il ne connaît pas. Sous le nom de José, l'usurpateur a un emploi, des enfants... et commet des escroqueries. José se voit réclamer des impôts impayés, des remboursements de prêts, jusqu'à 1 000 euros par mois. Il ne peut plus travailler légalement, puisque son double est déclaré à sa place...

Un cauchemar qui semble sans fin

Un jour de 2009, l'impensable se produit. En sortant de chez lui, José tombe nez à nez avec le GIGN. Les gendarmes l'embarquent. Pendant sa garde à vue, il apprend qu'il est recherché pour le viol et la séquestration de deux femmes. José est finalement disculpé, et son usurpateur condamné à douze ans de prison. Dix ans après le dépôt de sa première plainte, José est reconnu comme victime et se croit tiré d'affaire. Mais son cauchemar semble sans fin, même avec son usurpateur derrière les barreaux. Il dure maintenant depuis vingt-cinq ans.

Comme José, 400 000 personnes seraient victimes d'usurpation d'identité chaque année en France, selon une estimation des services de sécurité. Avec la fin des formulaires papier et l'essor des démarches en ligne, le nombre de ces délits a explosé. En volant le nom d'un autre pour souscrire des crédits à la consommation, louer un appartement, emprunter les transports en commun sans payer… les escrocs font vivre à leurs victimes un enfer quotidien.

Extrait de "L'enfer des vols d'identité", un reportage à voir dans "Envoyé spécial" le 26 octobre 2023.

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