: Vidéo Les plans sociaux, toujours repoussés au lendemain des élections?
L'annonce de plans sociaux chez General Electric deux jours après les élections européennes ne relèverait pas du hasard, selon l'opposition. Est-ce une accusation gratuite ? Le pouvoir incite-t-il les entreprises à reporter les mauvaises nouvelles en période électorale ?
L'annonce du plan social chez General Electric est tombée 48 heures après les élections européennes ! La polémique n'a pas tardé à surgir. Le maire de Belfort, Damien Meslot (LR), accuse l’Elysée d’avoir demandé le report de l’annonce. “Le Président de la République l’a demandé au président de General Electric”. Réponse de la porte-parole du gouvernement, Sibeth N'Diaye : “le gouvernement n’a pas été informé par l’entreprise des annonces qui ont été faites”. Ce n’est pas la première fois qu’un gouvernement est accusé de retarder les mauvaises nouvelles en période électorale, alors hasard du calendrier ou mauvaise habitude ?
On s’est plongé dans les archives de tous les plans sociaux depuis l’an 2000, en moyenne une centaine par mois.
Sur cette période, on a étudié les 15 principaux rendez-vous électoraux : à sept reprises, le nombre de plans sociaux a augmenté dans le mois qui a suivi les élections. Pour huit autres scrutins, le nombre de plans sociaux a au contraire diminué après ces échéances. Bref, rien ne permet d’affirmer que les plans sociaux se multiplieraient systématiquement après les élections.
"Davantage de pression"
Le pouvoir politique cherche-t-il parfois à faire repousser ces annonces au-delà des scrutins ? Nous avons pu joindre un ancien directeur de cabinet ministériel. "Dans un contexte électoral, il y a davantage de pressions de la part des gouvernements pour éviter les plans sociaux, en différer les annonces... Oui, bien sûr", concède ce conseiller, "mais, ce n’est pas uniquement en période électorale que ce souci existe", précise-t-il.
D’après Cédric Colaert, responsable restructuration chez Eight Advisory, société de conseil, ce serait bien souvent les entreprises elles-mêmes qui préféreraient repousser l’annonce des plans sociaux au-delà des élections. “Pour, de manière sereine, avoir des débats justes avec les différents investisseurs ou repreneurs, traiter des dossiers autour d’échéances électorales, c’est une grave erreur”, explique le consultant.
Contacté, General Electric affirme avoir tenu informé le gouvernement des difficultés de l’entreprise mais pas du détail de son projet de restructuration ni de son calendrier.
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