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Vidéo Déconfinement: des écoliers handicapés sur la touche

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L'oeili du 20h
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Article rédigé par L'Oeil du 20 heures
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C'était une promesse forte du gouvernement, que les enfants en situation de handicap soient prioritaires pour reprendre la classe après le 11 mai. Sauf que dans les faits, des établissements leur refusent l'accès. Trop difficile de respecter les mesures barrières.   

Quelques jours avant la reprise de l’école, la secrétaire d’Etat chargée des personnes handicapées, Sophie Cluzel, assurait : l’enfant handicapé est prioritaire pour pouvoir retourner à l’école. Pourtant, les portes de l’école sont restées fermées pour certains enfants en situation de handicap.

En Normandie, pour ce petit garçon autiste que nous avons rencontré, la classe c’est encore à la maison. Sa maman voulait qu’il fasse sa rentrée dés que possible mais l’école, qu’elle ne souhaite pas citer, lui aurait répondu “trop compliqué”, surtout sans son AESH (Accompagnant des Élèves en situation de handicap). “L'éducation nationale nous a dit que ce n’était pas possible car son Aesh n'était pas là jusqu'à fin mai, et même avec l'Aesh, il n'allait pas respecter les gestes barrières donc il n'allait pas retourner à l'école. Ce n'est pas plus compliqué pour mon fils que pour un enfant de 4 ans”, s'étonne la maman.

Une décision qui s’appuierait sur une note que nous nous sommes procurée, diffusée par l’académie de Normandie avant la rentrée, expliquant: “Un élève qui ne serait pas en mesure d’appliquer les gestes barrières malgré l’aide apportée ne pourra pas être accueilli”. La rectrice de Normandie affirme qu’elle n’a pas validé cette note et qu’elle n’aurait jamais du être envoyée. “Bien entendu, quand ils veulent, tous ces enfants doivent être accueillis à l’école, dés maintenant et la plupart le sont déjà”, affirmeChristineGavini-Chevet.

"Pas d'école et pas de soins"

Dans d’autres académies, pas de note, mais les mêmes difficultés pour certaines familles comme l’attestent ces mails, que nous avons pu consulter, envoyés par leur directeur d’école. L'un écrit :“il apparaît à l'ensemble de l'équipe pédagogique que Bastien ne serait pas en mesure de respecter les gestes barrière”. Un autre explique: “Le retour de Lou nécessite que toutes les précautions soient prises pour assurer sa sécurité et celle des autres. A l'heure actuelle, ces conditions ne sont pas réunies”.

Pour l'Unapei (Union nationale des associations de parents, de personnes handicapées mentales et de leurs amis), il est urgent de trouver des solutions pour ces enfants, qui pour certains, comme le rappelle la porte parole de l'association "se sont retrouvés pendant le confinement avec un arrêt des soins et un arrêt éducatif en même temps. Leurs retards vont s'accumuler. Et pour les enfants avec autisme, ils vont avoir des redoublements des troubles du comportement”, prévient Sonia Ahehehinnou, porte-parole de l'association.

Contacté, le secrétariat d’Etat chargé des personnes handicapées rappellent que l’école ne peut pas refuser un élève parce qu’il ne maîtrise pas les gestes barrières. Mais selon lui, la plupart des retours en classe de ces enfants s’est bien passé.  

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