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Réforme territoriale : la région Centre reste toute seule, "une curiosité"

Aucun voisin ne veut fusionner avec la région Centre. Le président du conseil régional regrette une "curiosité", mais reste optimiste. 

Article rédigé par Vincent Daniel - propos recueillis par
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
Les députés PS se sont accordés, mardi 15 juillet 2014, sur une nouvelle carte de France avec 13 régions. (  MAXPPP)

Personne ne veut du Centre. La nouvelle carte des régions, votée mardi 15 juillet par le groupe socialiste à l'Assemblée nationale dans le cadre de la réforme territoriale, présente une France à 13 régions. Parmi les nouveautés : les fusions de Poitou-Charentes avec le Limousin et l'Aquitaine, du Nord-Pas-de-Calais avec la Picardie, et de l'Alsace avec la Lorraine et Champagne-Ardenne. Et la région Centre qui est finalement laissée seule. 

Initialement, elle devait rejoindre Poitou-Charentes et le Limousin. Mais ces régions ont préféré fusionner avec l'Aquitaine. Quant aux Pays de la Loire voisins, ils lorgnaient sur la Bretagne, et ont refusé la main tendue par le Centre.  Le débat sur ce projet de carte devrait débuter jeudi à l'Assemblée nationale.

Pour François Bonneau, président du conseil régional du Centre, ce statu quo "est une curiosité", mais il reste optimiste. Il dénonce également la "résistance opiniâtre des Pays de la Loire"

Francetv info : Comment expliquez-vous cette nouvelle carte des régions qui laisse la région Centre seule au milieu de grands espaces fusionnés ?

François Bonneau : Je le déplore. Cette nouvelle carte qui met en union le territoire et qui laisse de côté trois régions, la Bretagne, les Pays de la Loire et la région Centre est une curiosité. D'un côté, la mégarégion Centre-Limousin-Poitou-Charentes ne faisait pas sens. De l'autre, nous avons constaté une résistance opiniâtre des Pays de la Loire à partager une réalité ligérienne [liée à la Loire] et à traduire en union des coopérations qui existent déjà fortement entre les deux régions. C'est donc une bizarrerie de voir que le législateur maintiendrait trois régions contigües dans le statu quo, alors que partout ailleurs, à l'exception de Paca, on est dans une logique de rassemblements.

Des élus des Pays de la Loire souhaitaient fusionner avec la Bretagne... 

Auprès du gouvernement, j'avais insisté sur ce qui nous rapproche des Pays de la Loire, c'est-à-dire la Loire, le Val de Loire. Cela a été affirmé de manière constante, et cela était partagé dans le dialogue que j'ai eu avec les ministres. La position des Pays de la Loire qui ne peuvent pas concevoir de fusion, en dehors de la Bretagne et de l'estuaire, nous bloque. Il est légitime qu'ils souhaitent ce rapprochement avec les Bretons, mais c'est dommage qu'ils ignorent l'autre aventure qui est celle de la Loire et de la région Centre. Mais le débat parlementaire se poursuit, et la situation peut toujours évoluer. 

Etes-vous inquiet pour le futur de la région Centre, qui sera confrontée à de grands ensembles ?
 
Située au cœur de la France, nous avons des atouts. Mais si la région Centre reste durablement dans son périmètre actuel, les pratiques de coopérations interrégionales vont devoir s'amplifier. Des coopérations existent déjà avec plusieurs régions, en fonction du domaine et des dynamiques régionales. Nous avons développé le tourisme autour de la Loire et son inscription au patrimoine mondial de l'Unesco avec les Pays de la Loire ; nous collaborons pour la recherche avec l'Ile-de-France ; nous sommes dans une communauté universitaire avec Poitou-Charentes... Ces coopérations qui étaient des choix seront des obligations pour être à la taille des régions de demain. Ce qui ne sera pas fait dans une fusion le sera dans une union.

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