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Philippe Martin, "le socialiste le plus vert", nommé ministre de l'Ecologie

Député du Gers, il a été choisi pour remplacer Delphine Batho.

Article rédigé par Violaine Jaussent
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3 min
Philippe Martin, député du Gers nommé ministre de l'Ecologie le 2 juillet 2013, à Frangy-en-Bresse (Saône-et-Loire), le 26 août 2007. (JEFF PACHOUD / AFP)

Après le limogeage de Delphine Batho, il est devenu, mardi 2 juillet, le troisième ministre de l'Ecologie du quinquennat de François Hollande. Philippe Martin, âgé de 59 ans et député socialiste du Gers, passe pour un bon spécialiste de l'environnement, même auprès des écologistes. Francetv info dresse le portrait du "socialiste le plus vert", selon Le Parisien (article abonnés).

Un proche de Fabius qui a gravi les échelons un à un

Né le 22 novembre 1953 à La Garenne-Colombes (Hauts-de-Seine), ce titulaire d'une maîtrise en sciences juridiques débute sa carrière comme secrétaire général adjoint de la mairie de Suresnes, dans le même département. Il occupe différents postes dans des cabinets ministériels, puis reprend le fil de sa carrière comme préfet du Gers (1992-1994) et des Landes (1994-1995). Il est ensuite conseiller de Laurent Fabius, alors président de l'Assemblée nationale, en 1997-1998.

Depuis, Philippe Martin est resté proche de l'actuel ministre des Affaires étrangères, comme Bernard Cazeneuve, qui a remplacé Jérôme Cahuzac au ministère du Budget. Aux côtés de Claude Bartolone, le président de l'Assemblée, il anime le courant de Laurent Fabius, qu'il contribue à convertir à la "social-écologie", selon l'expression de son mentor. Dans les contributions et motions de congrès du courant, il est celui qui rédige la partie consacrée à l'environnement et au changement climatique.

Un "pilier de la lutte environnementale"

Mais ce qui plaît surtout aux alliés écologistes du PS, c'est son profil anti-OGM. Membre de la mission parlementaire sur les enjeux des essais et de l'utilisation des OGM (2004-2005), Philippe Martin a même lancé un référendum sur les cultures OGM en plein champ au début des années 2000. Comme président du conseil général du Gers, il s'est attaché à promouvoir l'agriculture biologique et les circuits courts dans les cantines scolaires. "Il est très engagé contre les OGM dans le Gers et il a signé une résolution très favorable à la fiscalité écologique", a déclaré mardi Pascal Canfin, le ministre EELV du Développement, après sa nomination.

L'engagement de Philippe Martin ne s'arrête pas là. "Avec les gaz de schiste, il bataille pour obtenir l'interdiction de la fracturation hydraulique", indique Libération (article abonnés). Le quotidien le définit comme "un pilier de la lutte environnementale". Pour Le Parisien, il "est aussi un fin connaisseur des arcanes de l'écologie politique". "C'est lui qui négocia, notamment, avant la présidentielle, l'accord de gouvernement avec l'état-major d'Europe Ecologie-Les Verts", rappelle le quotidien.

Un élu qui cumule les mandats

Président du conseil général du Gers depuis 1998, vice-président du groupe PS à l'Assemblée depuis juin 2012, Philippe Martin, en plus d'être député du Gers depuis 2002, est aussi membre de la commission du Développement durable à l'Assemblée. Ce qui incite Le Parisien à le qualifier de "cumulard assumé".

Un amateur de rugby, réputé pour son caractère jovial

Dans son département, Philippe Martin est connu pour son franc-parler. Il n'hésite pas à aller à la rencontre des habitants sur les marchés. C'est aussi un amateur de sports collectifs en général, et de rugby en particulier, "une condition de survie politique quand on choisit le Gers comme terre électorale d'adoption", note Libération.

Ce côté "bon camarade" lui vaut, à l'inverse de Laurent Fabius, des sympathies dans son parti qui vont bien au-delà des frontières du courant fabiusien. Visage joufflu, fines lunettes, d'humeur apparemment toujours égale et réputé pour son caractère jovial, l'homme est apprécié de la presse, à l'affût de ses blagues ou de ses bons mots. 

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