Primaire de la gauche : Valls accuse Hamon "d'ambiguïtés" sur l'islam radical, il provoque une polémique au PS
L'ancien Premier ministre, qualifié pour le second tour, s'est attiré les foudres de son concurrent, mais aussi de proches de Vincent Peillon et d'Arnaud Montebourg.
Les coups pleuvent. A la veille du débat d'entre deux tours de la primaire de la gauche, Manuel Valls a poursuivi, mardi 24 janvier, son offensive contre Benoît Hamon, le favori du vote, sur le terrain de l'islam radical et du communautarisme. Des attaques qui ont suscité de vives critiques parmi les élus socialistes.
Franceinfo reprend le fil de la polémique.
Acte 1. Valls accuse Hamon d'être "ambigu"
Invité mardi de franceinfo, l'ancien Premier ministre a défendu sa "vision de la laïcité", pour mieux critiquer celle qu'il prête à son adversaire. "Il y a des ambiguïtés et des risques d'accommodements de sa part [avec l'islamisme radical], c'est un des débats que nous avons à gauche, a-t-il déclaré. Il me semble important qu'on soit au clair. Il ne peut pas y avoir le moindre compromis avec les communautarismes et avec ces pratiques qui concernent nos femmes."
Manuel Valls:"Il y a des ambiguïtés, des risques d'accommodement" avec l'islamisme radical de la part de Benoît Hamon pic.twitter.com/pH0d4TrQLs
— franceinfo (@franceinfo) 24 janvier 2017
L'ancien Premier ministre réagissait à la polémique qu'avait déclenchée Benoît Hamon mi-décembre. Invité à commenter un reportage de France 2 montrant l'absence de mixité dans certains cafés de banlieues, notamment à Sevran (Seine-Saint-Denis), l'élu de Trappes (Yvelines) avait souligné "qu'historiquement, dans les cafés ouvriers, il n'y avait pas de femmes", paraissant ainsi relativiser le problème. Une déclaration également critiquée, mardi, par un proche de Manuel Valls, Malek Boutih, dans un entretien à 20 Minutes : "Benoît Hamon est en résonance avec une frange islamo-gauchiste et fait un appel du pied électoral".
Acte 2. Benoît Hamon "révolté" par cette attaque
Ces critiques ont déclenché l'ire de Benoît Hamon. "On me fait le procès de quoi ? D'être élu de banlieue, d'être confronté à la réalité de ce communautarisme que je combats, autrement que par des mots", a-t-il dénoncé. "Ce n'est pas moi qui ai une version dévoyée de la laïcité, a-t-il lancé à Manuel Valls. C'est le Conseil d'Etat qui a rappelé [à Manuel Valls] ce qu'était la loi sur le burkini quand il s'est porté au secours des maires interdisant le burkini." Plus tard sur Europe 1, Benoît Hamon a qualifié les accusations de laxisme à son encontre de "très graves". Qui "non seulement me heurtent, mais me révoltent".
Acte 3. Des proches de Montebourg et Peillon s'en prennent à Valls
Le camp Hamon n'est pas le seul agacé par cette sortie. Sur Twitter, la députée Karine Berger, soutien de Vincent Peillon au premier tour, a estimé que cette accusation était "une honte".
Cette accusation de @manuelvalls est une honte - la compétition de la primaire de gauche n'autorise pas de dire tout et n'importe quoi. https://t.co/jDic8HyZBi
— Karine Berger (@Karine_Berger) 24 janvier 2017
Quelques minutes plus tard, le député Yann Galut, porte-parole d'Arnaud Montebourg au premier tour, a dénoncé une déclaration "scandaleuse".
La déclaration de @manuelvalls à l'encontre de @benoithamon est scandaleuse...une fois de plus,#valls perd son sang-froid #PrimairesGauche
— Yann Galut ن (@yanngalut) 24 janvier 2017
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