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Crise au PS : "La fraude a cours depuis trop longtemps", dénonce Nicolas Mayer-Rossignol sur franceinfo

Le maire de Rouen, Nicolas Mayer-Rossignol, continue de contester la victoire d'Olivier Faure à l'élection du Premier secrétaire du Parti socialiste. Il dénonce des "pratiques qui relèvent de la fraude".
Article rédigé par franceinfo, Valentin Dunate
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2 min
Le maire socialiste de Rouen, Nicolas Mayer-Rossignol en janvier 2023. (CHARLY TRIBALLEAU / AFP)

"J'ai décidé de ne plus me taire", lance ce lundi 23 janvier sur franceinfo Nicolas Mayer-Rossignol, qui continue de contester la victoire d'Olivier Faure à l'élection du Premier secrétaire du Parti socialiste. Nicolas Mayer-Rossignol dénonce "des pratiques qui relèvent de la fraude et qui ont cours au PS depuis trop longtemps". Il n'exclut pas "le recours à des voies judiciaires", alors que la victoire du Premier secrétaire sortant a été confirmée dimanche par le parti. Nicolas Mayer-Rossignol n'accepte pas "l'autoproclamation" d'Olivier Faure dans le JDD en plein travail de la commission de récolement. "Seulement 45 de la centaine de fédérations départementales avaient été validées", assure-t-il. Il demande la constitution d'une "direction collégiale" pour "sortir par le haut" de cette situation. 

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Franceinfo : Pourquoi continuez-vous de contester le résultat donné par la commission de récolement ?

Nicolas Mayer-Rossignol : En tant que militant socialiste, c'est la première fois que je suis actif dans les instances nationales. Or, j'ai constaté des choses. J'ai décidé de ne plus me taire sur des pratiques qui relèvent de la fraude et qui ont cours au PS depuis trop longtemps. Il y avait seulement 24 000 votants à ce scrutin et la direction n'a pas été capable de sortir le résultat dans les heures qui ont suivi. Il a fallu attendre plusieurs jours, avec des chiffres différents. Pendant le scrutin, on a vu des bulletins sans enveloppes, des urnes remplies avant l'ouverture du scrutin, des urnes remplacées par des boites à chaussures, des urnes déplacées dans des pièces fermées, des scrutateurs expulsés manu militari par la police, des bureaux de vote qui fermaient avant la clôture. Tout cela est absolument inacceptable et totalement anti-démocratique. Je ne l'accepte pas. Nous n'excluons absolument aucune éventualité, y compris le recours à des voies judiciaires.

Que voulez-vous dire quand vous dénoncez que la commission de récolement n'a pas pu terminer son travail ?

D'abord, la direction sortante ne souhaitait pas convoquer la commission de récolement, dont le travail est de vérifier la sincérité du scrutin, des PV et des votes. Tout le monde comprend bien qu'en démocratie, aucun candidat ne peut s'autoproclamer vainqueur. Il faut une instance qui valide la sincérité du scrutin. On a finalement pu obtenir que cette commission se réunisse, mais, en pleins travaux, le Premier secrétaire Olivier Faure s'est encore une fois autoproclamé dans la presse. Ensuite, les travaux de cette commission ont été bloqués alors que seulement 45 de la centaine de fédérations départementales avaient été validées. C'est absolument inacceptable. Nous demandons que la commission puisse enfin terminer son travail.

Dans ces conditions, Olivier Faure peut-il prendre la direction du parti ?

La direction sortante a failli. Elle n'a pas été capable d'organiser un scrutin sincère, honnête, transparent et rigoureux. On n'a même pas été fichu, pour seulement 23 000 votants, d'avoir un résultat dans les heures qui ont suivi le scrutin. Quelle honte ! À la faillite politique, s'ajoute une faillite morale. Dans ces conditions, il est impératif qu'on revienne à une direction collégiale ou à une forme de rassemblement pour sortir par le haut de cette situation pathétique et affligeante qui montre le manque de rigueur catastrophique de notre PS d'aujourd'hui.

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