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Mélenchon officiellement candidat aux législatives contre Le Pen dans le Pas-de-Calais

Le candidat du Front de Gauche à la présidentielle cherchait un "point de chute" pour un éventuel siège de député. Après avoir évoqué l'Hérault, les Bouches-du-Rhône ou Paris, c'est finalement dans le Pas-de-Calais que Jean-Luc Mélenchon se présentera le 10 juin prochain. Une bataille face à Marine Le Pen, sa meilleure ennemie.
Article rédigé par Pierre Breteau
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
Franceinfo (Franceinfo)

"Ça va être une bataille homérique" , commentait hier Jean-Luc Mélenchon sans pour autant confirmer. Aujourd'hui, il l'annonce, il est bien candidat aux législatives dans la 11è circonscription du Pas-de-Calais, une circonscription dans laquelle se trouve Hénin-Beaumont, le "fief" autoproclamé de Marine Le Pen. Chez nos confrères de France 3 Nord/Pas-de-Calais, Jean-Luc Mélenchon confirme :

"Oui je propose ma candidature dans la 11e circonscription du Pas-de-Calais. Je forme le voeu que les citoyens veuillent majoritairement être représentés à l'Assemblée nationale par quelqu'un qui porte comme réponse à la crise le social et pas l'ethnique. Je représente l'humain d'abord."

Pour ce faire, il a fallu que le candidat (et secrétaire fédéral) communiste, Hervé Poly, accepte de se retirer après "avoir accepté d'aller au charbon dans cette circonscription" . Ensuite, que le conseil national du Parti communiste valide cette décision. Puis le temps de se rendre à Hénin-Beaumont ce matin depuis Paris.

"Il va à la difficulté"

Au Front de Gauche, on salue la décision d'aller affronter le Front national sur son terrain, par la voix d'Alexis Corbière, secrétaire national du Parti de Gauche : "Il va à la difficulté mais Hénin-Beaumont n'est pas un bastion du FN, c'est un bastion de la crise sociale, politique et morale." Autrement dit, pas question d'évoquer un "parachutage" .

La tâche ne va pas être simple pour Jean-Luc Mélenchon car s'il a fait 14,85 % au premier tour de la présidentielle dans cette circonscription, Marine Le Pen plafonne loin devant à 31,42 %. Néanmoins à Hénin-Beaumont au second tour, le total de la gauche reste elevé puisque François Hollande l'emporte avec 57,8 % des suffrages. Autre défi de taille pour le candidat aux législatives, le PS ne compte pas retirer son candidat Philippe Kemel.

Sur ce point, c'est la cacophonie au PS. L'ancienne maire-adjointe d'Hénon-Beaumont (en 2008-2009), autrefois proche d'un Mélenchon encore adhérent socialiste est favorable à une candidature unique :

"Mélenchon a fait plus de 11 % à la présidentielle, il a affiché tout de suite son soutien à gauche : ça ne me paraîtrait pas illégitime qu'on l'aide à mener ce combat."

Le FN ironise

Le Front national n'a pas même attendu l'annonce officielle pour réagir, hier déjà Louis Aliot — vice-président du FN — commentait : "Si, pour exister, il a besoin de coller à ce point à Marine Le Pen, ça devient inquiétant," avant de parler "d'un cas pathologique" . Pendant la campagne, le candidat du Front de Gauche était resté lui aussi dans le domaine médical en utilisant les mots "semi-démente" , pour qualifier Marine Le Pen, avant de préciser que "ça [lui] laisse une bonne moitié" .

Les joutes verbales continuent dans cette guerre des "deux fronts" : "Je croyais que c'était de la rage, je m'aperçois que c'est de l'amour" , commente la candidate frontiste. Aujourd'hui elle précise que "politiquement, c'est un épihénomène"

Chez les communistes lensois où la candidature de Jean-Luc Mélenchon a été validée, on justifie ce "remake" de la présidentielle : "À circonstances exceptionnelles, candidat exceptionnel."

 

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