Marine Le Pen présente un projet sans nouveauté et non chiffré
Marine Le Pen a présenté son projet présidentiel samedi devant un millier de partisans réunis pour un banquet à Paris. Au menu : sortie de l'euro, protectionnisme et priorité nationale.
Ce devait être le moment pour elle de relancer sa campagne. Toujours à un niveau élevé dans les sondages, mais désormais devancée par Nicolas Sarkozy, Marine Le Pen a présenté son projet présidentiel, samedi à Paris devant un millier de partisans réunis pour un banquet.
Mais la présidente du Front national a eu du mal à proposer du neuf à son auditoire. En l'absence de son père, parti en vacances, elle a dressé le constat d'une France "pillée", et promis d'agir "tant à l'égard des pilleurs du bas que des pilleurs du haut". Une formule qui rappelle certains éléments de langage utilisés à l'UMP sur "les profiteurs du haut et les profiteurs du bas" concernant la fraude sociale.
Pas de surprise
En une heure de discours, la présidente du Front national a donc balayé tous ses thèmes de campagne. De l'euro, accusé d'"asphyxier" l'économie, à l'immigration, en promettant le "projet du peuple, porté par le peuple et à son bénéfice exclusif". Un projet enfin mis en ligne ce samedi sur son site, mais qui ne comporte pas ni nouveauté ni surprise par rapport à ce que Marine Le Pen a déjà proposé au fil de sa campagne.
A l'heure où le débat politique, sous la pression des marchés, vire parfois à l'examen comptable, la candidate frontiste a délibérément choisi de ne pas chiffrer son programme. Ce qu'elle fera le 12 janvier. Interrogés sur cette absence de chiffrage par le JDD, les cadres du parti se sont montrés plutôt évasifs.
"Révolution bleu marine, blanc, rouge"
Plutôt que de s'anventurer dans une périlleuse bataille de chiffres, Marine Le Pen a mis en avant son parcours vers un destin qu'elle espère présidentiel : "Je n'ai pas été biberonnée, comme les carriéristes qui nous gouvernent, à l'ambition présidentielle". Avant de se concentrer sur les fondamentaux de sa "révolution bleu marine, blanc, rouge".
Economie. la présidente du parti d'extrême droite a promis le "réarmement du pays" face à la mondialisation, grâce à "des protections intelligentes aux frontières" et un soutien plus fort des PME et PMI, qui deviendraient "prioritaires sur les marchés publics". "Et si ça ne plaît pas à Bruxelles, eh bien ce sera le même prix !"
Dans un registre anti-européen et antilibéral, exaltant le "non" victorieux au référendum de 2005 sur la constitution européenne, elle a fustigé sous les huées l'économiste Jacques Attali et assuré que "la concurrence libre et non faussée n'[était] pas un projet de société et ne le sera jamais".
Immigration. C'est évidemment sur son thème de prédilection que Marine Le Pen a été le plus applaudie : "L'immigration, armée de réserve du capital, doit cesser", a-t-elle lancé", en promettant "le principe de priorité aux Français, dans l'accès à l'emploi, aux logements et dans l'attribution des aides sociales".
Sécurité et de justice. La présidente du Front national a promis la légitime défense pour les policiers et des droits nouveaux pour les victimes, mais aussi un référendum sur la peine de mort ou la perpétuité réelle.
Institutions. Marine Le Pen a à nouveau plaidé en faveur du scrutin à la proportionnelle à tous les scrutins, au septennat présidentiel non renouvelable, à l'interdiction de réviser la Constitution autrement que par référendum et à la reconnaissance du référendum d'initiative populaire.
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