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Mariage gay : Libération dit que Nicolas Sarkozy est pour, Valérie Pécresse dément

A 100 jours de la présidentielle, le mariage gay s'invite dans la campagne. Libération assure que Nicolas Sarkozy pourrait l'intégrer dans son programme. Faux rétorque la porte-parole du gouvernement. Qu'en pensent ceux qui sont candidats ?
Article rédigé par Dominique Cettour-Rose
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3 min
Célébration symbobique d'un mariage gay, le 12 novembre 2011, par Jean Vila, maire communiste de Cabestany. (RAYMOND ROIG / AFP)

A 100 jours de la présidentielle, le mariage gay s'invite dans la campagne. Libération assure que Nicolas Sarkozy pourrait l'intégrer dans son programme. Faux rétorque la porte-parole du gouvernement. Qu'en pensent ceux qui sont candidats ?

Dans son édition du vendredi 13 janvier, Libération avance que le chef de l'Etat s'apprêterait à inscrire le mariage homosexuel dans son programme de futur candidat à la présidentielle. Le quotidien en fait même sa une du jour.

La porte-parole du gouvernement, Valérie Pécresse, a démenti. "Le président de la République n'a absolument pas changé d'avis, il n'est pas favorable au mariage des couples homosexuels", a écrit la ministre du Budget sur Twitter, dénonçant une "fausse rumeur". Libération, pour sa part, maintient sa version sur un projet d'union civile pour les homosexuels.

A l'Elysée, on ajoute qu'"il est important de se référer à ses propos publics", renvoyant notamment sur un entretien de Nicolas Sarkozy publié par un magazine qui s'adresse aux homosexuels, Têtu, le 24 avril 2007, entre les deux tours de la présidentielle.

Celui qui n'était encore que le candidat de l'UMP y estimait que l'impossibilité pour les homosexuels de s'unir civilement constituait une discrimination et une "injustice majeure".

Un point de rupture pour Christine Boutin

De son côté, la candidate du Parti chrétien démocrate, Christine Boutin, l' a répété, vendredi matin sur Europe 1 : "Je ne suis pas favorable au mariage gay, ni à l'adoption [par des couples homosexuels]".

"Je donne la possibilité aux Français qui pensent que ce n'est pas acceptable de pouvoir s'exprimer. C'est sans doute pour ça qu'on m'empêche de me présenter", a déclaré Mme Boutin qui s'était déjà farouchement opposée au Pacs, ce qui lui avait valu d'être qualifiée de "marginale" à l'Assemblé nationale par Lionel Jospin, alors premier ministre.

Si Nicolas Sarkozy mettait cette mesure à son programme, serait-ce un point de rupture ? "Oui", a-t-elle répondu. Envisage-t-elle toujours de se rallier à François Bayrou qui est favorable à un contrat d'union civile ? "S'il ne bouge pas ça ne peut pas être lui", a répondu la candidate.

Comme il l'avait fait avant la présidentielle de 2007, le candidat du MoDem s'est prononcé en faveur de l'adoption par les couples homosexuels. "L'homoparentalité existe, l'adoption homosexuelle existe (...) Ne reste donc qu'une question en suspens : le partage de la parentalité", avait-il déclaré au magazine Têtu, le 20 octobre 2011.

M. Bayrou propose l'établissement d'un contrat d'union civile aux effets similaires à ceux du mariage. Il est opposé à l'ouverture aux homosexuels du mariage qu'il considère comme "une question symbolique importante".

Sur son site internet, François Hollande s'y déclare en revanche ouvert. Le droit au mariage et l'adoption par des couples homosexuels devraient figurer dans le programme du candidat socialiste.

Une modification de notre civilisation pour Marine Le Pen

Réagissant à l'hypothèse de la présence de cette mesure dans le progamme du futur candidat de la majorité présidentielle, Benoît Hamon, porte-parole du PS, s'est déclaré sur LCI "heureux qu'il [Nicolas Sarkozy] nous soutienne, nous!". "C'est une conversion, une fois de plus".

Quand à Marine Le Pen, elle y est fermement opposée. Parmi "les règles de notre société", "le mariage s'effectue entre un homme et une femme", avait déclaré la candidate du Front national, le 14 juin sur France Inter.

"Je ne pense pas qu'il soit positif de changer cette règle, parce que si on part de ce principe, on peut aller à la limite très loin dans la modification de notre civilisation", avait-elle jugé. Elle avait aussi réaffirmé qu'elle était "contre le droit d'adoption" pour les homosexuels.

Enfin, Dominique de Villepin a reconnu pour sa part avoir "évolué" sur le mariage gay et y être aujourd'hui "favorable". Sur l'adoption par des homosexuels, le candidat de République solidaire a plutôt envisagé la "reconnaissance du statut de beau-parent", "un premier pas", à ses yeux, pour "répondre à la situation actuelle".

En juin 2011, dans un sondage Ifop, 63% des Français interrogés se déclaraient favorables au mariage homosexuel et plus d'un tiers (37%) s'y disait même très favorable.

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