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Le FN provoque 32 triangulaires : combien de victimes à l'UMP ?

En cas de maintien au second tour, les candidats frontistes pourraient menacer ceux de l'UMP au profit de la gauche dans une petite vingtaine de circonscriptions.

Article rédigé par Ilan Caro
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
Gilbert Collard, candidat du Front national dans la 2e circonscription du Gard, accompagné de Marine Le Pen, le 7 juin 2012 à Gallician. (BORIS HORVAT / AFP)

La remontée du Front national entre 2007 et 2012 a une conséquence immédiate sur l'entre-deux-tours des élections législatives : la hausse du nombre de triangulaires qui pourraient aggraver la défaite de la droite parlementaire.

Cette année, on dénombre au lendemain du premier tour 46 triangulaires, dont 32 avec la présence d'un candidat du FN. Dans certaines circonscriptions, la compétition pourrait se transformer en duel si l'un des candidats se retire d'ici à mardi soir, date limite de dépôt des candidatures pour le second tour.

Avec ces 32 triangulaires, et une autre trentaine de qualifiés pour un duel, le FN démontre sa capacité de nuisance au détriment de l'UMP. En 2007, le parti frontiste, au plus bas, n'avait réussi à imposer aucun match à trois. Même en 2002, après l'arrivée de Jean-Marie Le Pen au second tour de la présidentielle, le FN n'avait pu provoquer que neuf triangulaires.

Neuf triangulaires pourraient coûter un siège à l'UMP

Mais cette poussée doit être relativisée. Le FN est loin d'avoir réédité la performance de 1997, où il avait provoqué 76 triangulaires et avait pu se maintenir dans 133 circonscriptions. Ni même celle de la vague bleue de 1993, lorsque le FN, avec seulement 12,4 % des voix, avait pu se maintenir dans 101 circonscriptions, rappelle Le Monde.

Reste à savoir quelles conséquences peuvent avoir ces triangulaires sur le second tour. Selon un décompte effectué par FTVi, le maintien du Front national pourrait faire perdre l'UMP dans neuf circonscriptions, par exemple à Arles, Salon-de-Provence ou Gardanne (Bouches-du-Rhône) ou à Perpignan. Dans neuf autres circonscriptions, les candidats UMP, souvent des députés sortants, seraient fragilisés en cas de maintien du FN.

Les discussions en coulisses vont aller bon train, ces deux prochains jours. Lundi matin, Marine Le Pen a assuré que le FN se maintiendrait "évidemment" dans les 61 circonscriptions où il peut se maintenir.

Marine Le Pen : "Nous nous maintiendrons" partout où le FN est au second tour (France 2)


Mais localement, des accords entre candidats FN et UMP pourraient se nouer. Des manœuvres qui pourraient profiter à Gilbert Collard dans le Gard, et à Marion Maréchal-Le Pen dans le Vaucluse. Selon un sondage Ipsos/Logica Business Consulting, deux électeurs de l'UMP sur trois sont favorables à un accord de désistement mutuel entre un candidat de droite et un du FN quand il s'agit de battre un candidat de gauche au second tour.

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