François Bayrou : "A qui vais-je confier levolant du bus dans lequel sont nos enfants ?" Le candidat du MoDem a d'abord été confronté à ses déclarations du 19 mars à Grenoble, le jour même de la tuerie de Toulouse. Il avait mis en cause les "hommes publics " qui ne doivent pas encourager "les haines". François Bayrou* a affirmé que ce discours était "absolument justifié ". Et il a refusé les amalgames : "Je n'ai jamais mentionné ni de près ni de loin Nicolas Sarkozy dans cette affaire, pas plus que d'autres, c'est vous qui faites le lien. Je parle des poisons qui existent dans la société française, la haine des juifs et des musulmans..."*Puis il a défendu son programme économique, la nécessité de produire en France et d'organiser des stratégies nationales "filière par filière": "Lorsque les industriels sauront que les produits produits en France seront préférés par les consommateurs au nom d'une consommation responsable, ils produiront chez nous."Et il a fait de la confiance la seule question de la présidentielle: "A qui vais-je confier le volant du bus dans lequel sont nos enfants. Est-ce qu'il voit juste, est-ce qu'il tient bon, est-ce qu'il est courageux, a la force et le caractère de cette fonction ?"Jacques Cheminade et la conquête spatiale : "Une traction vers l'avenir!" "C’est très difficile en Francepour un parti d’émerger " a affirmé Jacques Cheminade pour expliquer son absence de la scène politique entre les élections présidentielles.Il aessayé de relativiser la part consacré à la conquête spatiale et notamment à laconquête de Mars dans son programme, "ça ne fait que 20 pages sur 368"mais "pour allervers demain il faut s’y prendre aujourd’hui, l’espace c’est une traction vers l’avenir ",autrement dit "il faut booster la recherche."Où se situe-t-il sur l’échiquierpolitique ? "J'ai toujours dit que j'étais gaulliste de gaucheet, si on creusait davantage,dreyfusard. C'est-à-dire que je n'aime pas qu'on tape sur l'opprimé. "Enfin si Jacques Cheminade est sûr au second tour de ne pas voter pour Nicolas Sarkozy, "un homme decaoutchouc, il change tout le temps, il se déforme ", il semble hésiter encoreentre le vote blanc et François Hollande : "Jepense qu'il est dangereux de s'en prendre au monde de la finance à moitié. On ne peut pas faire un enfant àmoitié. Donc M. Hollande, s'il ne va pas assez loin, prend de très grands risques.Je voterai blanc s'il continue à s'exprimerde cette façon."Nicolas Sarkozy : "Le mépris le plus cinglant" auxattaques d’Eva Joly Le président-candidat aété interrogé sur les propos tenus la veille par la candidate écologiste dansla même émission. Elle avait fait état de "présomptions concordantes etprécises " sur des sources de financements illégales dont auraitalors bénéficié Nicolas Sarkozy.Visiblement tendu, il a insisté pour présenter Eva Joly comme l’"alliée"du candidat socialiste FrançoisHollande : "Quand on penseque cette dame qui viole tous les principes du droit, qui porte desaccusations scandaleuses sans aucune preuve était magistrate,ça fait frémir ! Et quand vous vous faites l'écho dece qu'elle a dit, vous apportez des éléments,vous lui demandez des faits et dans ce cas-là, je luiexpliquerai. Mais sur les ragots, sur la médisance, sur laméchanceté, sur la volonté de détruire et de démolir parce qu'on n'arien à dire et qu'on est à trois semaines des élections,permettez-moi de vous opposer le mépris le plus cinglant, pas à vous(mais) à ce qu'elle a dit". Le président-candidat n’apas suivi son ministre des Affaires étrangères Alain Juppé sur François Bayrouqui pourrait "sûrement " être le son Premier ministre : "Lechoix du premier ministre c’est la décision du président de la République. "Et ila annoncé s’il était réélu "un grand rassemblement de l'unité nationale."Nathalie Arthaud encampagne "contre la dictature du capital" "Je sais que je n'ai que peu dechances d'être effectivement élue dans cetteélection, mais en revanche je n'ai aucune raison de me taire et dire tout le mal que je pense de l'économie capitalistedans laquelle nous vivons" a lancé la candidate de Lutte ouvrière. Et si elle était élue "celasignifierait pendant plusieurs semaines desmillions de gens et travailleurs dans la rue pour ne plus subir le diktat patronal. L'événement ne serait pas mon électionmais bel et bien cette révolte sociale." Et Nathalie Arthaud a défendu sonprogramme et notamment la décision de supprimer la TVA sauf pour les produitsde luxe où elle pourrait être multipliée par dix : "Mon problème, c'est que ce sont lesfamilles populaires qui remplissent lescaisses de l'Etat avec cet impôt injuste. Quand on va acheter sa baguette de pain, qu'on soit smicard, au RSA on paie lemême tarif d'impôt que pour le millionnaire,donc c'est un impôt injuste et je suis pour le supprimer."Mais elle n'a pas indiqué ce qu'elle déciderait au second tour.**Jean-Luc Mélenchon : "Jesuis le recours à gauche" Le candidat du Front de gauche à la présidentielle a affirmé ques'il ne gagne "pas cette fois, personne ne pourra se débarrasser des millionsde gens " qui pensent comme lui. Et il a une nouvelle fois mis en garde contre un "nouvel instrument de dictaturefinancière ", "un étau de plus autour de la gorge" avec les"contrats à terme sur la dette française" quel'Autorité des marchés financiers doit autoriser le 16 avril. Il est catégorique: "Le 7 mai au matin, la finance internationale vaattaquer la France ". Jean-Luc Mélenchon a donc demandé aux électeurs de choisir le candidat qui "a une stratégie pouraffronter la finance car nous entrons dans la saison destempêtes".Interrogé enfin sur un articledu Parisien où un cadre du Front de gaucheparlait d'un éventuel "pétage de plomb " de sa part : "La personne qui s'estlivrée à un pétage de plomb c'est celle qui a fait cet article !".