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Le bon score de Gilbert Collard pose avec acuité à l'UMP la question de ses rapports avec le FN

Candidat dans la 2e circonscription du Gard, l'avocat Gilbert Collard est arrivé en tête devant la socialiste Katy Guyot et le sortant UMP Etienne Mourrut. Se présentant pour la première fois à une élection, il s'est engagé au côté de Marine Le Pen
Article rédigé par Catherine Rougerie
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
Marine Le Pen et Gilbert Collard fêtent le score du FN à la présidentielle à Paris, le 22 avril 2012. (AFP - Joël Saget)

Candidat dans la 2e circonscription du Gard, l'avocat Gilbert Collard est arrivé en tête devant la socialiste Katy Guyot et le sortant UMP Etienne Mourrut. Se présentant pour la première fois à une élection, il s'est engagé au côté de Marine Le Pen

Après les palais de justice, Gilbert Collard fera-t-il vibrer les dorures du Palais Bourbon ?

Le scénario est plausible. Arrivé en tête avec 34,57 % des voix devant la candidate socialiste Katy Guyot (32,87%) et le député sortant UMP, Etienne Mourrut (23,88%), le médiatique avocat est déjà à l'offensive en vue du second tour. Il appelle son concurrent de droite à se désister pour lui, un duel FN / PS renforçant sans conteste ses chances de victoire.

De l'appel de Gilbert Collard aux consignes de Marine Le Pen

"On peut gagner. Mais pour gagner, il faut que les électeurs UMP nous rejoignent", a lancé Maître Collard dimanche dès l'annonce des résultats.

"On ne peut envoyer une député socialiste de plus. S'il le fait, ses électeurs s'en souviendront", a-t-il poursuivi histoire de mettre la pression sur le candidat de l'ancienne majorité.

Un ton offensif relayé par Marine Le Pen lundi matin, une Marine Le Pen dopée par son bon score d'Hénin Beaumont (42%). "Le principe est le suivant : nous nous maintiendrons évidemment dans toutes les circonscriptions où nous sommes arrivés au second tour", a répété la présidente du FN alors que son parti est présent dans 32 triangulaires.

Mais la patronne a glissé une belle peau de banane sous les pieds de l'UMP. Elle a indiqué son parti pourrait, là où il est absent, soutenir dans certains cas des candidats de l'UMP ou du PS en appelant "à la réciprocité", une façon d'aiguiser de sourdes tentations.

L'épine FN dans le pied de l'UMP

La situation dans la 2ème circonscription du Gard est emblématique du casse-tête politique que va devoir gérer l'UMP avec de plus en plus d'acuité au vu des scores du FN aux dernières élections.

Faut-il ou non faire alliance avec le Front national ? La question divise déjà les militants et pourrait bien susciter quelques crispations au sein de l'état major de l'UMP.

Dans le canton autour d'Aigues-Mortes, l'élu sortant et devancé Etienne Mourrut résume l'état d'esprit : "On hésite, on réfléchit", a déclaré M. Mourrut, indiquant qu'il prendra sa décision avec "la base" localement mais pas avec la direction de l'UMP à Paris.

Priorité aux principes ou au pragmatisme

Qui qu'il en soit dans le Gard, le bureau politique de l'UMP se réunit lundi après-midi à Paris pour examiner les situations au "cas par cas", a fait savoir dimanche soir Bruno Beschizza.

Lundi matin, l'ancien ministre UMP de l'intérieur, Brice Hortefeux, a lui aussi tenté de décourager toute initiative locale. "Jean-François Copé (...) avec tous les responsables de familles politiques (...) a proposé d'organiser cet après-midi une réunion de l'instance dirigeante de l'UMP afin précisément que tout soit mis sur la table et que nous adoptions une position commune".

"Cette position commune, elle sera partagée, appliquée, respectée par tous", a-t-il ajouté.

Sera-t-il entendu...

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