La Cour des comptes prône une cure d'austérité pour rééquilibrer les comptes publics
Après l'euphorie électorale, les lendemains qui déchantent ? Le nouveau gouvernement voulait en avoir le coeur net. Après son élection, il avait commandité un audit à la Cour des comptes, sur l'état des finances publiques. Celle-ci vient de rendre son verdict : il va falloir se serrer la ceinture... Du moins, si le nouveau gouvernement met ses pas dans celui du précédent.
Le précédent gouvernement avait prévu un déficit de 4,4% cette année, 3% fin 2013, et un retour à l'équilibre en 2016. François Hollande n'est pas très loin de ces prévisions de croissance : 4,5% de déficit fin 2012, 3% fin 2013 et l'équilibre fin 2017. D'où ces "7 à 10 milliards" d'euros que le gouvernement indiquait déjà rechercher.
Pour arriver au déficit prévu, la Cour des comptes estime qu'il faut, dès cette année, 6 à 10 milliards d'euros de recettes. Et 33 milliards l'an prochain (si la croissance est de 1%). Ce qui nécessitera "une hausse des impôts à assistte large et fort rendement, comme la TVA ou la CSG, au moins à titre temporaire" , selon la Cour ; alors que le gouvernement a annoncé son intention d'abroger la TVA sociale dès cet été.
Hausses d'impôts et gel des dépenses publiques
La pilule risque d'être difficile à avaler l'an prochain : 33 milliards d'économies. Si l'on décide de répartir l'effort à la fois sur les hausses d'impôts et la maîtrise des dépenses, ça représente une hausse de la TVA et de la CSG, et un gel des dépenses publiques - si l'on arrête de supprimer des postes de fonctionnaires, on gèle les salaires...
Le rapport de la Cour, long de 250 pages, sera étudié à la loupe. Sans attendre, Matignon a fait savoir que cet audit validait les "mesures et orientations" du gouvernement en matière de réduction du déficit. Les services du Premier ministre concluent par cette phrase : "la situation des finances publiques laissée par le précédent gouvernement rend nécessaire une action déterminée de redressement" .
Le collectif budgétaire, présenté mercredi en conseil des ministres, comportera donc "des mesures de justice fiscale : les contribuables les plus aisés et les plus grandes entreprises participeront ainsi davantage à l'effort collectif. Les classes populaires et les classes moyennes seront préservées" , promet Matignon.
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